L'agriculture à Laval : de la tradition à la spécialisation (1900 à 2000)

L'agriculture à Laval : de la tradition à la spécialisation (1900 à 2000)

Centre d'archives de Laval 2013

En 1900, l’île Jésus (aujourd’hui Laval) était peuplée principalement par des agriculteurs. Ils y pratiquaient une agriculture de subsistance, basée sur l’autarcie. La croissance démographique de Montréal, sa voisine, qui passe de 345 000 personnes en 1901 à presque un million en 1931, fait en sorte que la demande alimentaire explose. Cet accroissement des besoins profite à la culture de plein champ et à la culture maraîchère de l’île Jésus, qui devient ainsi le grenier de Montréal. La mécanisation apparaît peu à peu et entraîne une hausse des profits. On constate aussi une diversification du produit agricole et le début d’une industrialisation de la production. De nouvelles techniques voient le jour, telle la culture en couches chaudes ou en serre, et permettent aux agriculteurs de l’île de concurrencer le climat de l’Ontario et des États-Unis. De plus, les années 1930 amènent une structuration du réseau de distribution des produits agroalimentaires avec la construction de ponts sur la rivière des Prairies afin d’acheminer les denrées vers le marché Bonsecours.

Une agriculture spécialisée près de la ville

Les années 1940 et 1950 voient l’agriculture se transformer. Beaucoup de producteurs agricoles se spécialisent dans la culture de petits fruits, la production maraîchère ou la serriculture. Malgré la construction de logements, la spéculation et le morcellement des terres, l’agriculture est toujours très présente à Laval, et ce, en raison de la signature du protocole d’entente en 1988, qui garantit aux agriculteurs lavallois une zone agricole permanente et crédible, majoritairement située dans les pointes est et ouest de l’île. En outre, de nombreuses initiatives ont été prises par différents acteurs au fil des ans afin de permettre à l’agriculture lavalloise de perdurer. Enfin, les agriculteurs lavallois ont compris que l’activité agricole devait être perçue comme une voie d’avenir et se sont spécialisés, contribuant ainsi à donner à Laval le titre de capitale horticole du Québec. L’agriculture lavalloise, qui répond dorénavant à une demande citadine, est un exemple unique au Québec d’agriculture en milieu périurbain.