Le canal de Soulanges (1899-1958) : une aventure technologique et humaine

Le canal de Soulanges (1899-1958) : une aventure technologique et humaine

Musée régional de Vaudreuil-Soulanges 2011

En juin 1892 s’amorce un chantier colossal qui changera à jamais la région de Vaudreuil-Soulanges. Pendant sept ans, sur une distance de 23,6 km, près de 1 200 travailleurs creuseront les terres agricoles de ce territoire afin d’y ériger l’un des ouvrages d’ingénierie majeurs de l’époque, le canal de Soulanges. De son ouverture en octobre 1899 jusqu’à sa fermeture en 1958, cette voie navigable, située à quelques kilomètres de l’île de Montréal, accueillera l’ensemble du trafic maritime se dirigeant vers les marchés commerciaux des Grands Lacs.

Cette exposition virtuelle retrace le rôle important du canal de Soulanges (1899-1958) dans le développement de la navigation et l’expansion du commerce maritime de la première moitié du 20e siècle. Vous y découvrirez plus spécifiquement le défi technologique que représentait cet immense ouvrage de plusieurs kilomètres construit dans le but de remplacer l’ancien canal de Beauharnois (1845). Nous nous attarderons également aux impacts qu’engendra une telle entreprise sur la population rurale de la région de Vaudreuil-Soulanges (transformation du territoire, changements socio-économiques, etc.). Pratiquement tombé dans l’oubli, à la suite de l’ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent en 1959, le canal de Soulanges demeure un joyau du patrimoine d’ici. Il est essentiel de faire redécouvrir aux visiteurs de cette exposition l’aventure humaine et l’ingéniosité qui s’y rattachent.

Le réseau de canaux du Saint-Laurent et le canal de Soulanges

Le 19e siècle est marqué par une série de transformations et de modifications du réseau de navigation sur le fleuve Saint-Laurent. Les canaux militaires du siècle précédent sont remplacés par des ouvrages plus considérables tel celui de Lachine (1825). Néanmoins, malgré les mises à niveau et les renouvellements, le réseau entre Montréal et les Grands Lacs n’est pas uniforme et plusieurs de ces constructions possèdent des caractéristiques physiques différentes qui ne sont pas toujours compatibles avec les dimensions toujours plus imposantes des navires. Cette situation, qui prend la forme d’un goulot d’étranglement sur le Saint-Laurent, a pour effet de drainer une grande partie du trafic maritime vers les États-Unis et le port de New York relié, dès 1825, aux Grands Lacs par le canal Érié.

Afin de faire face à ce problème, le gouvernement canadien crée en 1870 une commission royale d’enquête sur l’avenir des canaux du Saint-Laurent. Il est alors décidé que des