Le dernier pêcheur de marsouins

Le dernier pêcheur de marsouins

Musée de la mémoire vivante 2009

Les bélugas du fleuve Saint-Laurent furent longtemps appelés marsouins. La pêche aux marsouins fut pratiquée pendant 240 ans dans la municipalité de Rivière-Ouelle, sur la rive-sud du fleuve, 100 kilomètres à l’est de Québec.

Ces sont les premiers arrivants qui ont pêché le marsouin à Rivière-Ouelle, en 1698. Instruits par les Basques et les autochtones, seigneurs et colons ont pratiqué cette activité de génération en génération. Les rois de France et les intendants de la Nouvelle-France ont dû intervenir à quelques reprises dans l’exploitation de ce qui fut la première pêche commerciale. Dans un volet historique, nous suivons ces péripéties jusqu’en 1870, date de la fondation de la Compagnie de la Pêche à marsouin de la Rivière-Ouelle.

Une légende diabolique, qui se déroule autour du lieu où se faisait la pêche, a été écrite par un des pères de la littérature canadienne-française, Raymond-Henri Casgrain. Les traces de cette légende sont encore toutes fraîches dans les mémoires, et bien visibles sur les lieux. D’autres auteurs ont parlé de Rivière-Ouelle et de ses marsouins: les Macpherson, LeMoine, Croff, Vladykov, et plus près de nous, Marcel Moussette et Pierre Béland.

Dès 1910, Joseph Lizotte entreprend l’acquisition de la Compagnie de la Pêche aux marsouins de la Rivière-Ouelle. Il en sera le seul propriétaire en 1922. Entretemps, il exploite la pêche, aidé de ses fils Émile et Jospeh. Émile perpétuera le métier de son père. Il deviendra par ailleurs le dernier pêcheur de marsouins, sur les lieux mêmes où ce métier est né, 200 ans avant lui.

Dans un enregistrement datant de 1974, Émile Lizotte raconte à ses amis comment il capturait le marsouin pour le transformer en divers produits vendus au Canada, aux États-Unis et en Europe, principalement en Angleterre. C’est sur son terrain, à la pointe de la rivière Ouelle, que tout se faisait. Chacun de ses gestes lui ont été enseignés par son père, et il les a répétés pendant une vingtaine d’années. Émile Lizotte a transmis à son fils Georges-Henri son amour de l’histoire, de la terre familiale et de la pêche, mais dans son cas, la pêche à l’anguille.

Georges-Henri Lizotte a accepté de partager les documents, photographies, et souvenirs légués par son père et son grand-père. C’est avec ces archives qu’il nous est possible de lever le voile sur des événements méconnus, heureux ou déplorables, où des témoins tous près de nos contemporains ont joué des rôles majeurs.

Les visiteurs c