31

Le phare de Goderich fut construit en 1847. C'était le deuxième phare érigé sur les rives canadiennes du lac Huron. On croit que la lumière serait restée allumée en permanence lors de la grande tempête de 1913, mais cela ne fut pas d'une grande aide pour les bateaux en raison de la violence des conditions météorologiques et du fait que cette lumière n'était pas aussi haute qu'elle ne l'est aujourd'hui. L'enquête souleva certains problèmes en lien avec le phare. Un premier problème portait sur la communication entre le gardien de phare, situé en haut de la côte, et la station qui abritait la corne de brume, située en bas de la côte. Alors que le phare était l'endroit le mieux indiqué pour déterminer si la corne de brune devait être activée, aucun moyen direct ne permettait au gardien de phare de communiquer avec la station de la corne de brume. Le gardien de phare devait descendre la côte pour rejoindre la station de la corne de brume et communiquer les renseignements pertinents.

Le second problème portait sur la hauteur du phare, certains estimant que la lumière n'était pas suffisamment haute pour que les bateaux puissent l'apercevoir.

À la suite de l'enquête, la lumière du phare a été installée plus en hauteur, à l'endroit où elle se trouve aujourd'hui. Un autre changement d'importance fut l'installation d'un système électrique. La présence permanente d'un gardien n'était donc plus nécessaire, mais on était assuré que la lumière resterait allumée en tout temps, de jour comme de nuit.

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Musée maritime
30 août 1999
Goderich (Ontario), Canada
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Crédits:
Musée du comté de Huron, Goderich (Ontario), Canada

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Brise-lames nord
25 janvier 2009
Goderich (Ontario), Canada
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Crédits:
Musée du comté de Huron, Goderich (Ontario), Canada

34

Brise-lames sud
25 janvier 2009
Goderich (Ontario), Canada
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Crédits:
Musée du comté de Huron, Goderich (Ontario), Canada

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Jetée du port de Goderich
25 janvier 2009
Goderich (Ontario), Canada
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Crédits:
Musée du comté de Huron, Goderich (Ontario), Canada

36

La corne de brume fut l'objet d'importants débats lors de l'enquête. Plusieurs des témoins interrogés affirmèrent qu'ils n'avaient pas entendu la corne de brume pendant la tempête. On ne pouvait affirmer avec certitude si celle-ci avait été utilisée ou non et à quel moment les 8 et 9 novembre 1913. Des témoins affirmèrent l'avoir entendu à différents moments entre la fin de l'après-midi du 9 novembre jusqu'à environ trois heures le matin du 10 novembre.

L'efficacité de la corne de brume a également été remise en question lors de l'enquête. On affirmait que celle-ci se révélait inutile lors de tempêtes, en présence de vents violents et du bruit des vagues s'écrasant sur les rochers. Plusieurs témoins interrogés se demandèrent si le déclenchement de la corne de brume aurait fait la moindre différence lors de la tempête.

On estimait également que l'emplacement de la corne de brume était inadéquat. À cette époque, la corne de brume était située à l'usine d'électricité et d'eau de la ville, qui abrite aujourd'hui le musée maritime, à quelques centaines de mètres du lac. Après la grande tempête, la corne de brume a été déplacée à l'extrémité sud du brise-lames.

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Bateau pénétrant dans le port de Goderich
15 juin 2008
Goderich (Ontario), Canada
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Crédits:
Musée du comté de Huron, Goderich (Ontario), Canada

38

Brise-lames au coucher du soleil
8 juin 2008
Lac Huron, Goderich (Ontario), Canada
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Crédits:
Musée du comté de Huron, Goderich (Ontario), Canada

39

Cargo hors mer
25 janvier 2009
Goderich (Ontario), Canada
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Crédits:
Musée du comté de Huron, Goderich (Ontario), Canada

40

Cargo hors mer dans le port de Goderich
25 janvier 2009
Goderich (Ontario), Canada
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Crédits:
Musée du comté de Huron, Goderich (Ontario), Canada

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Casquette de capitaine
Musée du comté de Huron, Goderich (Ontario), Canada
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Crédits:
Musée du comté de Huron, Goderich (Ontario), Canada
Musée et centre culturel du comté de Bruce, Southampton (Ontario), Canada

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Lors de l'enquête, de nombreux capitaines et marins des Grands Lacs furent interrogés. On blâma les marins et capitaines qui s'étaient aventurés sur les lacs au moment de la tempête. Toutefois, de nombreux marins déclarèrent lors de l'enquête que le système d'avertissement en place n'était pas fiable et qu'il n'indiquait pas à quel moment la tempête allait frapper. Plusieurs capitaines se fiaient davantage à leur baromètre qu'aux avertissements de tempête. Même lorsqu'un avertissement était hissé, de nombreux capitaines levaient l'ancre si le baromètre était stable et que le temps était clair, espérant pouvoir atteindre le port suivant. Selon certaines personnes, les capitaines posaient leur casquette sur leur baromètre afin de mieux pouvoir l'ignorer.


Une autre question soulevée lors de l'enquête, particulièrement auprès des propriétaires de compagnies maritimes interrogés, portait sur la tenue des registres. Les normes de 1913 en matière de gestion des dossiers n'étaient pas aussi rigoureuses qu'elles ne le sont aujourd'hui. Les listes de membres d'équipage étaient souvent incomplètes. C'est l'une des raisons pour lesquelles on ne peut déterminer avec exactitude le nombre de victimes parmi les marins lors de la grande tempête. On recommanda aux compagnies maritimes d'améliorer la tenue de leur registre de membres d'équipage.

À cette époque, de nombreux bateaux n'étaient pas équipés de radios. Certains témoins déclarèrent lors de l'enquête que celles-ci auraient été utiles au moment de la tempête, particulièrement pour communiquer les conditions météorologiques. Après la grande tempête de 1913, des radios ont été installées sur tous les cargos hors mer.

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Carte météorologique
9 novembre 1913

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Crédits:
Services météorologiques, Dominion du Canada

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Au cours de l'enquête sur la grande tempête, des témoins de l'Observatoire météorologique fédéral de Toronto furent interrogés. L'organisme avait été critiqué sur la façon dont il avait communiqué les prévisions météorologiques. À l'époque de la grande tempête de 1913, l'observatoire météorologique émettait deux bulletins quotidiens, sauf le dimanche. L'enquête souligna qu'il serait utile d'émettre des bulletins sur une base plus fréquente. On avança également l'hypothèse selon laquelle ces lacunes en matière de prévision et de communication expliquaient peut-être pourquoi tant de bateaux s'étaient retrouvés sur les lacs au moment de la tempête. Le rapport de l'enquête indique : « Dans son témoignage, le représentant de l'observatoire météorologique indique qu'à 22 h 30 le 8 novembre, son service savait parfaitement qu'une tempête de force inhabituelle s'apprêtait à s'abattre sur le lac Huron de façon quasi immédiate, mais qu'aucun avis n'a été émis à ce sujet puisqu'on se fiait sur les signaux de tempête qui avaient été installés la veille et qui étaient toujours en place. Il est probable que si les renseignements que détenait l'observatoire météorologique le 8 novembre à 22 h 30 avaient été communiqués par téléphone (ou au moyen d'une communication sans fil, si celle-ci avait été disponible à ce moment), au moins quelques-uns des navires ne se seraient pas aventurés sur le lac alors que la tempête était imminente. »

L'enquête remit également en question le système d'avertissement de tempête utilisé à l'époque. Bien que ce système indiquait la force du vent (p. ex., vent fort, vent violent, etc.) et sa direction, il n'indiquait pas à quel moment la tempête allait débuter. Cette situation posait un problème pour les cargos, en particulier vers la fin de la saison de navigation, lorsque les derniers chargements devaient être livrés, car ni le capitaine ni son équipage n'étaient en mesure de savoir si la tempête allait frapper dans deux heures ou dans deux jours.