Étienne Marchand : Incendie rue de la Gare
Lisez ici la transcription de l’entrevue d’Étienne Marchand, pompier éligible pour le Service de la sécurité incendie de Saint-Eustache.
***
J’ai reçu un appel pour un incendie de bâtiment. En route vers les lieux, j’ai entendu, sur les ondes, le lieutenant Paulin dire qu’il était perdu, qu’il commençait à faire chaud. Quand je suis arrivé sur les lieux, le chef Gingras m’a dit qu’il y avait bel et bien deux personnes de prises à l’intérieur. Donc, j’ai vu le pompier Aubin. Je lui ai dit… de rentrer à l’intérieur avec moi avec la lance qui était dans la rue. Moi, quand je suis arrivé face à la porte, la fumée sortait jusqu’à 2 pieds du sol. Ça, ça veut dire que l’embrasement généralisé est quand même assez proche. Ça fait que je suis entré en suivant la lance que les pompiers avaient déjà établie. Ça fait que je suis entré dans le feu. La visibilité était nulle. Là, j’entendais cogner vers la gauche. Ça fait que j’ai cherché. J’ai trouvé le garde-robe où le lieutenant Paulin était. Donc, je l’ai escorté vers la sortie où le pompier Aubin était. Je suis rentré avec le même tuyau que les pompiers avaient toujours établi. Puis j’entendais du bruit vers la droite. Ça fait que je me suis étendu de tout mon long en gardant mon pied sur le tuyau. J’ai trouvé la botte du pompier Gauthier. Ça fait que je l’ai escorté vers la sortie. Puis lorsque je l’escortais, quand j’étais à peu près à 10 pieds de la porte, bien là, il y a eu l’embrasement généralisé. Ça fait que j’ai pris le pompier Gauthier, puis je suis sorti. Je me suis comme pitché à l’extérieur, si on veut. Puis le lieutenant, le pompier Girard qui était là, il nous a arrosés parce qu’on commençait à prendre feu. Quand je suis arrivé sur les lieux, je n’ai pas eu le temps, vraiment, de penser. Quand le chef m’a dit qu’il y avait bel et bien deux personnes à l’intérieur, je n’ai pas trop réfléchi. Ça s’est fait d’instinct. Je suis rentré. Je savais que je n’avais pas grand temps puisque la fumée était assez basse, là. L’intervention de sauvetage a duré une trentaine de secondes. J’ai eu des brûlures légères, là, au premier degré, dans le cou. Mais rien pour laisser des marques. Si j’étais resté plus longtemps dans l’incendie, quand il y a eu l’embrasement, là, j’aurais pu brûler un peu plus là.