La famille Aspiros
Lisez ici la transcription de l’entrevue de Sylvie et Valmont Aspiros, capitaine et lieutenant retraité pour le Service de la sécurité incendie de Saint-Eustache.
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Sylvie Aspiros : Ce qui était drôle, c’est que, quand même, monsieur Bissonnet, c’est celui qui a engagé mon père, mais c’est celui aussi qui m’a engagée… en 1998. Je suis rentrée, dans le fond, en 1999. Puis monsieur Bissonnet avait engagé mon père, comme je disais. Et puis, quand moi, je suis rentrée, c’était vraiment un choc parce qu’il me connaissait depuis fort longtemps. Donc, ce n’était pas difficile en soi. Mais monsieur Bissonnet avait toujours été assez… assez rigide avec moi parce qu’il voulait vraiment que je fasse vraiment, là,que je monte les barreaux de l’échelle, si je peux dire, là, comme tout le monde. Donc, c’était important pour lui, là, que je fasse le même travail, même si j’étais une femme. Ça fait que je l’ai revu, le directeur qui m’avait engagée. Puis quand il m’a vue, avant… avant de décéder, il m’a dit :« Tu sais, Sylvie, quand tu es rentrée, je savais que j’étais dur avec toi, puis je savais que des fois, tu respirais, puis tu faisais attention à ce que tu me disais. » Mais il dit : « Je voulais le faire parce queje voulais montrer à tout le monde que… ça se peut. » Puis moi, j’ai été quand même chanceuse parce que j’ai toujours été avec des bons collègues de travail. Donc, pour moi, ça a toujours été facile. Puis encore aujourd’hui, tu sais, je dis toujours : mes parents m’ont… m’ont conçue. Je suis ici grâce à mes parents. Mais aujourd’hui, l’officier que je suis, c’est grâce à mon équipe. Parce que si je n’avais pas une bonne équipe, je ne serais pas comme la capitaine que je suis. Donc, il y a vraiment une relation, comme dans le temps, justement, de mon père. Il y a vraiment une relation forte avec l’équipe. Avec les pompiers, avec le lieutenant, avec le… le capitaine. Et c’est important d’être en cohésion pour, justement, être capable de faire un travail comme le nôtre. Parce que ce n’est pas toujours facile. Des fois, on a des interventions, une désincarcération. Des fois, on intervient sur un incendie. Des fois, il y a de la mortalité. Bien, l’équipe, la famille de pompiers est là pour se soutenir. Ça fait que ça,c’est vraiment important parce que ce que tu vis, c’est unique. Puis tu n’as pas envie, non plus, d’amener ça à la maison.