Discours d’Edward Blake « Un sentiment national »
Discours du député Edward Blake lu par Hugh Barnett le 15 janvier 2017
« Discours d’Aurora » prononcé par Edward Blake, et qui sera intitulé plus tard « Un sentiment national ». Prononcé dans le manège militaire d’Aurora le 3 octobre 1874.
Transcription
Combien de temps allons-nous avoir cette discussion dans les journaux, en haut lieu et ailleurs, concernant la désirabilité, ou même la nécessité d’encourager un esprit national chez les Canadiens, une discussion qui ne débouche sur rien.
Ce n’est qu’en cultivant un esprit national que le Canada aura un avenir. Ce ne sera pas une tâche facile d’unir des provinces qui avaient l’habitude de se considérer comme isolées, aux prises avec des jalousies mesquines, des questions provinciales, des intérêts locaux. Comment pouvons-nous réussir dans cette entreprise? Comment pourrons-nous créer une véritable union entre ces provinces ?
Nous devons trouver un terrain d’entente, une aspiration commune que l’on n’obtiendra qu’en cultivant cet esprit national dont je viens de parler. Nous avons encore beaucoup à faire avant de prétendre avoir un vrai gouvernement populaire. Nous avons commis plusieurs erreurs. Je ne crois pas que l’on puisse avoir un sénat choisi par l’administration du moment avec des sénateurs inamovibles tout en proclamant que notre gouvernement représente la volonté du peuple.
Pour un avenir meilleur, je crois que nous allons devoir améliorer considérablement le système actuel de représentation politique.
C’est à la majorité de décider. Mais si la minorité se voit contrainte d’accepter le choix de la majorité, celle-ci devrait s’assurer que la minorité est représentée convenablement. La majorité doit se souvenir qu’elle peut à n’importe quel moment devenir la minorité.
Je dirais que le système de représentation que nous avons adopté n’est pas adéquat. Ne pas connaître la force de l’opinion populaire lors d’une élection devrait nous faire condamner le système actuel et nous pousser à trouver quelque chose de mieux. Je pense que c’est faisable et si le Dominion sait montrer l’exemple, nous aurons grandement contribué à la cause de la liberté dans le monde entier.