Entrevue avec Armand Labrecque à propos de ses débuts à l’accordéon
Audio : Entrevue avec Armand Labrecque dirigée par Camille Brochu. Archives du Musée de l’accordéon. 1995.
Photographie : Armand Labrecque. Archives du Musée de l’accordéon. Collection Carrefour mondial de l’accordéon. Crédit photo : Gilles Gagné, 1991.
Photographie en noir et blanc montrant Armand Labrecque en 1991 alors qu’il est administrateur du Carrefour mondial de l’accordéon.
Transcription :
Intervieweur : Ok, je suis avec Armand Labrecque de Berthier, anciennement de Montmagny, et aujourd’hui on est le 4 février 1995. Si on parlait de vos souvenirs les plus lointains de musique. Vous aviez quel âge, à peu près, quand vous avez entendu de la musique pour la première fois, de la musique d’accordéon?
Armand Labrecque : J’avais environ 5 à 6 ans alors que je m’en rappelle. Mon père jouait le violon et il a même fabriqué des violons, mon père. On a encore un violon chez nous qui est authentique, qui a été fait de la main de mon père. Assez souvent, il jouait du violon, c’était religieux, pour nous, parce que, lorsqu’il jouait le violon, à l’époque, je pense qu’on n’avait même pas de radio. Étant jeune comme cela, je me rappelle, la télévision, c’était inexistant. On écoutait mon père jouer du violon. Ce n’était pas un grand musicien. Aujourd’hui, je peux faire la différence, mais, à l’époque, je le trouvais très bon à l’âge de 6 ans. Et puis, moi, j’avais toujours, plutôt le goût, parce que le violon je n’ai jamais touché le violon de mon père, je ne l’ai jamais pris dans mes mains. C’est seulement beaucoup plus tard. Lui, il jouait et il accrochait son violon et, moi, j’aimais mieux l’accordéon que le violon. Alors, j’avais environ une dizaine d’années, il y avait un barbier, et il s’appelait Honoré Mercier et il vendait de petits accordéons, lui, comme à côté. C’était des accordéons sapins, des « trois sapins » qu’il appelait. Mon père m’a dit : « T’aimerais ça l’accordéon? » « Ben oui, j’aimerais ça! » « Ben, je vais t’en acheter une! » Il va se faire couper les cheveux chez le barbier et puis, là, il est arrivé avec une accordéon toute neuve. Une petite accordéon sapin toute neuve. Il l’avait payé cinq dollars. C’était le prix que ça valait dans ce temps-là.
Intervieweur : Pis lui [le barbier] faisait venir ça par catalogue?
Armand Labrecque : Je ne le sais pas où il les faisait venir, c’est comme n’importe qui qui a quelque chose à vendre, tu ne sais pas toujours où ils prennent ça. Mais, lui, il vendait des accordéons. Il en avait toujours deux ou trois sur sa tablette. Faque, je me suis mis à jouer un petit peu, essayer, mais je n’étais pas capable. Faque, le premier morceau que j’ai appris, c’était ma mère qui me l’a montré.
*La transcription reste fidèle à un français parlé. Le langage familier et les anglicismes, entre autres, ont été conservés.