Un visiteur important arrive
Voyager en 1895 n’était pas comme aujourd’hui. Lorsque les Aberdeen reçoivent la nouvelle que le « grand » Sir William Cornelius Van Horne, président du Chemin de fer Canadien Pacifique (C.F.C.P.), a accepté leur invitation, ils organisent immédiatement leur retour à Coldstream Ranch. Comme il n’y a pas de bateau à vapeur ce jour-là, la seule solution est de faire le trajet en chariot. Ce qui prend une heure en voiture aujourd’hui prenait alors près de six heures avec un arrêt pour se reposer, un pour changer les chevaux et un pour remplacer une roue.
Lorsqu’ils arrivent enfin, les Aberdeen sont accueillis par un « important comité » de personnalités du C.F.C.P. On sert alors des rafraîchissements (qui viennent presque à manquer!) et les Aberdeen décident de montrer à leurs invités l’endroit où ils envisagent de construire leur nouvelle maison.
« Cet après-midi, il a fait un temps radieux pour notre excursion vers l’emplacement que nous avons choisi pour notre future maison, près du lac. Nous avons été étonnés de l’agilité avec laquelle Sir William a parcouru les chemins accidentés sur lesquels nous l’avons emmené. Il était séduit par le site et a tout de suite pris des notes en vue de faire le plan de la maison. C’est un véritable artiste et un homme vraiment agréable et compétent… Il envisage aussi que le C.F.C.P. achète nos fruits et légumes, ce qui met du baume au cœur de S.E. et de M. Kelly. Somme toute, cette visite a été une grande réussite… »
Les Aberdeen estimaient que la construction d’une nouvelle maison contribuerait au succès de la ferme fruitière de Coldstream. C’est un projet qui n’a jamais été réalisé pas plus que les gros profits escomptés. Plus tard, un accord a été passé avec le C.F.C.P. pour la livraison de fruits et de légumes. Lady Aberdeen écrit dans son journal, le 4 décembre 1896 : « Le C.F.C.P. a pris tous nos fruits, petits et gros, cette année. »
La réussite de leurs fermes fruitières semble alors à portée de main.