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Une communauté se précipite pour aider

Photo de la gare d’Almonte avec un train sur la voie ferrée au loin. Des hommes sont debout sur le quai et un homme se promène à vélo à côté du quai, années 1930

Le quai de la gare d’Almonte, années 1930

La poudrerie fouette le visage de Lolly Edwards, 12 ans, alors qu’il rentre chez lui à pied en ce froid dimanche soir. Prenant un raccourci, il traverse le terrain de la gare. Le train de passagers est toujours là. Il vient tout juste de décider d’attendre le départ du train lorsqu’un effroyable fracas déchire l’air. Lolly a l’impression que quelque chose pousse les voitures les unes contre les autres.

Il rentre chez lui en courant.


Les cloches sonnent

Au début, sa mère ne le croit pas, mais quand l’alarme d’incendie retentit et que les cloches de l’église sonnent, elle voit que son fils dit vrai et panique. Le frère aîné de Lolly est dans ce train. Rapidement, Lolly court à la gare à la recherche de son frère, comme sa mère le lui demande.

Malgré le chaos, Lolly retrouve son frère presque immédiatement. Son frère est aux côtés d’un groupe de soldats du train militaire menaçant le propriétaire du cinéma O’Brien d’enlever les portes du bâtiment s’il ne permet qu’on y transporte les blessés. Les portes sont enlevées. Lorsque l’hôpital Rosamond d’Almonte est rempli au maximum de sa capacité, ses 20 lits étant utilisés, le cinéma O’Brien et l’hôtel de ville deviennent des hôpitaux et des morgues temporaires.

Découpage d’une annonce publicitaire pour le cinéma O’Brien publié dans The Almonte Gazette le 31 décembre 1942

Annonce publicitaire pour le cinéma O’Brien dans The Almonte Gazette, 31 décembre 1942


 

Soins aux blessés

Mary et Margaret Coderre sont deux des infirmières qui sont venues en aide aux survivants. Les sœurs étaient venues de Kingston pour être avec leur père à Noël. Dans son journal intime, Mary décrit comment elle a appris qu’un accident ferroviaire était survenu et les jours qui ont suivi…

 J’ai pris conscience du désastre pour la première fois lorsque mon frère Larry a fait irruption dans notre maison (située à quelques douzaines de pieds des voies ferrées) en tirant un soldat qui avait une très mauvaise fracture à la jambe. Un os transperçait la peau de sa jambe et il saignait abondamment. Margaret et moi, avec l’aide de Larry, avons démantelé une caisse d’oranges pour créer des attelles et déchiré un drap pour faire des bandages. Après avoir réussi à contrôler l’hémorragie, nous avons transporté le soldat blessé de l’autre côté de la rue, dans l’hôtel de ville, où un hôpital et une morgue temporaires avaient été aménagés, l’hôpital Rosamond ayant été rapidement rempli au maximum de sa capacité. Nous y avons travaillé toute la nuit.

Je soignais des malades depuis plusieurs années, mais je n’avais vu autant d’horreurs avant cette nuit-là. Le matin, nous nous sommes présentés à l’hôpital Rosamond pour aider les médecins et les infirmières épuisés. Les jours suivants sont un peu flous dans mon esprit, mais je me souviens d’avoir soigné une femme qui devait avoir tous les os brisés. Elle est morte dans mes bras.