Des conditions parfaites pour une catastrophe
La fête de Noël ayant pris fin, de nombreux voyageurs retournent à Ottawa ou à Toronto pour y travailler le lundi matin, ce qui signifie qu’un plus grand nombre de passagers qu’à l’habitude envahissent les gares. En raison de cela, le temps d’embarquement s’étire dans chaque gare où s’arrête le train local de la vallée de l’Outaouais.
Bill Richardson et John Howard, le mécanicien expérimenté et le chef de train du train militaire, ont le mandat de rouler rapidement, tout en maintenant un écart de sécurité derrière le train local. C’est plus facile à dire qu’à faire. Le train militaire n’est pas équipé d’un indicateur de vitesse, et les hommes n’apprennent qu’à leur arrivée dans une gare la distance qui les sépare du train local.
Le temps file
À la gare de Renfrew, M. Richardson fait un arrêt de 15 minutes pour rétablir un écart de 20 minutes entre son train et le train local. À la gare d’Arnprior, il fait un autre arrêt de 15 minutes. À la gare suivante, celle de Pakenham, le feu de signalisation brille d’un vert rassurant et le train militaire poursuit sa route jusqu’à Almonte sans s’arrêter. Mais le feu n’aurait pas dû être vert. Comme la station de Pakenham était sans personnel ce soir-là, le feu est resté vert. Si un préposé avait été présent, le feu aurait été rouge. Le train militaire se serait alors arrêté et la distance qui diminuait rapidement se serait rétablie.
Un moment trop tard
L’équipage du train de passagers ne sait pas que le train militaire suit derrière. Des fusées éclairantes, moyen habituel pour protéger un train qui a pris du retard – auraient permis d’éviter la collision. Cette situation, combinée au mauvais temps qui sévit cette nuit-là, empêche M. Richardson de voir le train local jusqu’à ce que le phare de sa locomotive se réfléchisse sur la fenêtre de la porte arrière de la voiture. À ce moment-là, il est trop tard.