L’explorateur
Avant de défricher et de coloniser un territoire, il faut d’abord l’explorer. On doit en connaître la géographie, ses forces, ses faiblesses et identifier les terres propices à la culture.
Dès son arrivée à Saint-Jérôme, en 1868, le curé organise des explorations dans les Cantons du Nord. Il embauche des guides expérimentés dont Isidore Martin qui deviendra rapidement son bras droit, l’organisateur « officiel » des expéditions, et surtout, un ami fidèle et dévoué à la cause de la colonisation. Ensemble, ils mènent une cinquantaine d’expéditions visant à établir le potentiel économique et agricole des régions qui sont dans la mire du missionnaire colonisateur.
Le curé Labelle visite régulièrement les colons déjà établis au nord de Saint-Jérôme. Il les console, les encourage et leur apporte soutien et assistance. Parfois, il monte plus haut, dans les chantiers de bûcherons afin de célébrer la messe et « décrasser les âmes » de ces travailleurs isolés.
On raconte qu’au retour de ces expéditions, la soutane du curé est à ce point sale et poussiéreuse qu’on le surnomme « l’éminence grise ». Pour un homme si attaché à ses chers colons, partageant leurs mille misères, cette soutane maculée de terre et de sueur est l’un des costumes les plus nobles !
Témoignage de la fille d’Isidore Martin :