L’agriculture
L’agriculture est l’un des piliers du projet de colonisation du curé Labelle et son sujet de prédilection. Il en fait la preuve dans une lettre adressée à Isidore Martin, son fidèle bras droit. De sa cabine du Circassian, le bateau qui l’amène en Europe pour l’une de ses missions officielles, il écrit : « Tu sais Isidore qu’il faut avoir soin de nos bêtes […] Tu mettras encore les deux juments au même mâle l’été prochain. » Il ajoute plus loin : « Mets ton fumier avant le hersage, car c’est un sol léger et le hersage enterrera le fumier juste ce qu’il faut. » Même en mission officielle, les préoccupations du curé se tournent vers les choses de la terre.
Il encourage également le développement de l’industrie laitière. Il tente lui-même d’introduire dans le nord une race de vache qui présente un excellent rendement. « Aujourd’hui, quand on parle de ces vaches-là, on dit : ce sont les vaches du curé Labelle. C’est ma marque qu’elles ont sur le front », dira-t-il lors d’une conférence prononcée à la Convention laitière tenue à Sorel à l’été 1890.
Il milite en faveur d’une modernisation de l’agriculture québécoise et de ses techniques et encourage la diffusion des connaissances agronomiques à travers les cercles et les sociétés agricoles. Il contribue également à la création de l’Ordre du mérite agricole qui honore les meilleurs cultivateurs.
Parallèlement, l’Almanach agricole, commercial et historique de J. B. Rolland & fils est publié depuis 1866. Cet ouvrage est un outil de référence pour les agriculteurs; les plus récentes avancées scientifiques et technologiques y sont répertoriées.
Selon le sociologue Gabriel Dusseault, « Labelle ne prône donc pas le maintien d’un régime économique d’autosubsistance, mais le développement d’une agriculture vraiment commerciale ».