Un chemin de fer, un chemin à faire
Peintre : Dominique Beauregard
Photographe de l’œuvre : Robin Simard
Date : 2015
Détail : Acrylique sur toile ; 60 po x 30 po
Œuvre de Dominique Beauregard tirée de l’exposition « Les Stations du curé Labelle »
Parler du curé Labelle, c’est inévitablement évoquer l’épopée du chemin de fer, principal levier de la colonisation. On raconte que le sujet l’obsédait à tel point qu’un jour, lors d’une confession, il a imposé pour pénitence «un chemin de fer» à une fidèle plutôt qu’un chemin de croix. Un paroissien qui, sans doute fatigué d’entendre le curé réciter sa litanie, lui rappela qu’il n’y avait nul besoin de chemin de fer pour aller au paradis. Antoine Labelle répondit : «C’est bien vrai, mais savez-vous ce que saint Pierre dira à ceux qui arriveront en charrette ? Il leur dira : Vous êtes des imbéciles !»
Le titre de l’œuvre Un chemin de fer, un chemin à faire traduit bien l’importance que revêtait le chemin de fer dans le grand projet de colonisation. De son vivant, Antoine Labelle n’aura malheureusement pas assisté au déploiement qu’il imaginait pour «son chemin de fer». Il aura néanmoins participé à son développement. L’œuvre est également un clin d’œil à la légende de la chasse-galerie. Dans cette version revisitée de la célèbre histoire, le curé prend place dans la locomotive qui porte son nom et dirige un groupe de colons, de commerçants et d’industriels brandissant un drapeau inspiré du blason de la France vers «son Nord». Survolant les terres déjà habitées, la troupe de hardis pionniers fonce toujours plus haut vers le nord.