Lettre du curé Labelle à Joseph-Octave Paré, 17 janvier 1876
Auteur : Antoine Labelle, 17 janvier 1876
Crédit : Chancellerie de Saint-Jérôme
Lecteur : Lou Harvey, 17 ans, élève de l’école Cap-Jeunesse de Saint-Jérôme. Lou est autiste, 2016.
Transcription : Saint-Jérôme, 17 janvier 1876
Lecture par un adolescent d’une lettre du curé Labelle.
Révérend Joseph-Octave Paré, chanoine et secrétaire de l’évêché de Montréal
Cher Monsieur, Je vous écris à propos d’un cas de mariage qui se présente ici.
Antoine Longpré de cette paroisse a vécu plusieurs années dans le Nebraska.
Là, il épouse devant un magistrat une fille du nom de Lucie Hélène Hayes dont le père était protestant et la mère catholique.
Ils sont arrivés à Saint-Jérôme depuis plusieurs semaines.
La femme dit qu’elle n’a jamais été baptisée, que sa mère à la cachette avait fait baptiser son premier enfant. Mais que pour elle, sa vieille sœur lui écrit qu’elle n’a jamais été baptisée.
Dans ce cas ; le mariage est nul. Je me suis informé s’il pouvait y avoir du doute, elle répond qu’il n’y en a pas.
J’espère que la jeune femme veut se faire catholique.
Supposez qu’elle ne le veut pas, est-il mieux d’exiger leur réprobation et de ne demander aucune dispense, ou bien demander à Rome une dispense et les laisser dans la bonne foi jusqu’au retour de la dispense ?
Je vous dirais que j’ai vu la femme ; qu’elle étudie son catéchisme pour connaître la religion catholique et j’ai de bonnes espérances, mais je ne suis pas encore certain.
Quant à sa véracité, je suis bien obligé d’y croire.
Ils s’aiment assez qu’ils ne voudraient pas se séparer, quand bien même on l’exigerait.
Permettez-moi, par votre entremise, de soumettre ce cas à Monseigneur de Montréal qui dans sa sagesse me dictera la conduite à suivre.
Je m’occupe d’organiser une corvée de voyages de bois que l’on devra porter à Montréal.
C’est Monseigneur de Montréal qui m’a manifesté ce désir. J’en ai parlé dimanche et l’affaire commence à se mettre en branle. Je ne puis vous dire si l’on réussira.
Ah ! Que mes affaires m’accablent. Je me rendrai en ville demain pour voir mes créanciers et tous leurs livres.
Avec le plus profond respect,
Cher Monsieur, votre très humble et dévoué serviteur
Antoine Labelle, prêtre