Photo d’un journal avec gravure du curé, 1890
Montage photographique : Dominique Beauregard
Date : 2016
Provenance : Collection privée Dominique Beauregard.
L’ILLUSTRATION – Samedi 15 février 1890, 48e année, no 2451
LA FRANCE ILLUSTRÉE – Samedi 12 avril 1890 – 17e année, no 802
On peut dire qu’Antoine Labelle remporte un vif succès lors de ses deux missions. Partout où il va, il répète sans relâche son discours pour mousser l’immigration au Canada. À son grand étonnement, il jouit d’une remarquable popularité dans les cercles mondains et il tisse rapidement des liens avec des gens importants. En mai 1885, dans une lettre à son ami M. Faucher, le curé Labelle raconte qu’il est invité à une séance de la Société coloniale et maritime. L’assemblée l’impressionne par les personnages illustrent qu’il y rencontre. Lorsque la séance se termine, le baron de Kimbourg annonce qu’un grand français est parmi eux : le curé Antoine Labelle. Lui qui se considère comme un simple curé de campagne ne comprend pas pourquoi on lui fait cet honneur. Embarrassé et ému à la fois, le curé Labelle n’arrive pas à parler. Une profonde émotion s’empare de lui et les larmes lui montent aux yeux. Lorsqu’il prend enfin la parole pour les remercier de cet accueil touchant, il lui semble qu’il parle horriblement mal, tellement il est troublé. Pourtant, l’assistance l’applaudit chaudement. Son accompagnateur, J.B. Proulx, lui confirme par la suite qu’il a tout simplement atteint le ton de circonstance.