À tout seigneur tout honneur
Bien que le curé Labelle ne soit pas friand d’honneurs et de titres, un personnage de son envergure ne peut échapper aux distinctions. En 1889, sous l’initiative du premier ministre Mercier, il obtient le titre de prélat accordé par le pape Léon XIII. Il est alors nommé protonotaire apostolique et reçoit le titre de Monseigneur. À cette occasion, il choisit la devise qui accompagnera ses armoiries : Pater Meus Agricola (mon père agriculteur). Une formule qui traduit bien son amour de la terre et des colons. Labelle dit : « Tout cela ne me plaît pas, car je sens que le titre de curé Labelle ou du gros Labelle ou du father Labelle comme disent les Anglais, me va à merveille. La pourpre romaine gêne mes allures libres et je travaille mieux derrière le rideau que sur le chandelier. » Le titre qui lui tient le plus à cœur est celui d’homme du peuple. Fils de cordonnier, il est fier de ses origines populaires.
Son parler rustique, ses manières parfois qualifiées de « communes » deviennent la marque de commerce du personnage. L’ultime honneur pour le curé Labelle sera d’être inhumé parmi les siens, dans la crypte de la petite chapelle de « son cimetière » dont il avait lui-même conçu les plans. Le curé Labelle repose toujours dans la crypte de sa coquette chapelle du cimetière de Saint-Jérôme.
« Ce cimetière est un admirable poème. C’est une œuvre sublime, comme on pouvait s’attendre à la voir sortir d’un cerveau qui concevait toujours en grand et qui recevait toutes les inspirations d’un cœur intarissable. […] La mort y est belle, douce, sereine et miséricordieuse.» (Arthur Buies, 1891)