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À tout seigneur tout honneur

Photographie noir et blanc d’un homme dans la fin cinquantaine. L’homme est debout et porte une soutane. Une ceinture entoure sa taille, signe de son statut de monseigneur. Deux livres et un chapeau de feutre sont posés sur une table basse ornementée près de l’homme. L’homme pose un poing sur les livres.

Monseigneur Antoine Labelle, protonotaire apostolique, assistant ministre de l’Agriculture et curé de Saint-Jérôme.

Gravures des armoiries choisies par le curé Labelle. Un carré se terminant par une pointe comprend une croix d’un côté et des tiges de blé de l’autre. Un chapeau est au-dessus du carré et un cordon tressé est au-dessus et descend sur les côtés. Dans une banderole sous le carré, sa devise est indiquée.

Les armoiries ecclésiastiques du curé Labelle.

Bien que le curé Labelle ne soit pas friand d’honneurs et de titres, un personnage de son envergure ne peut échapper aux distinctions. En 1889, sous l’initiative du premier ministre Mercier, il obtient le titre de prélat accordé par le pape Léon XIII. Il est alors nommé protonotaire apostolique et reçoit le titre de Monseigneur. À cette occasion, il choisit la devise qui accompagnera ses armoiries : Pater Meus Agricola (mon père agriculteur). Une formule qui traduit bien son amour de la terre et des colons. Labelle dit : « Tout cela ne me plaît pas, car je sens que le titre de curé Labelle ou du gros Labelle ou du father Labelle comme disent les Anglais, me va à merveille. La pourpre romaine gêne mes allures libres et je travaille mieux derrière le rideau que sur le chandelier. » Le titre qui lui tient le plus à cœur est celui d’homme du peuple. Fils de cordonnier, il est fier de ses origines populaires.

 

Photographie couleur d’une sépulture dans les sous-bassement d’une chapelle. Trois plaques de marbre blanc avec des écritures dorées sont accrochées au mur. Devant la plaque centrale, un bouquet de fleurs et une urne en verre sont déposés sur le sol recouvert de tapis gazon.

La sépulture du curé Antoine Labelle sous la chapelle du cimetière de Saint-Jérôme.

Son parler rustique, ses manières parfois qualifiées de « communes » deviennent la marque de commerce du personnage. L’ultime honneur pour le curé Labelle sera d’être inhumé parmi les siens, dans la crypte de la petite chapelle de « son cimetière » dont il avait lui-même conçu les plans. Le curé Labelle repose toujours dans la crypte de sa coquette chapelle du cimetière de Saint-Jérôme.

 

« Ce cimetière est un admirable poème. C’est une œuvre sublime, comme on pouvait s’attendre à la voir sortir d’un cerveau qui concevait toujours en grand et qui recevait toutes les inspirations d’un cœur intarissable. […] La mort y est belle, douce, sereine et miséricordieuse.» (Arthur Buies, 1891)

Photographie noir et blanc illustrant un cimetière en été. En avant-plan, une allée de sable bordant une plate-bande ornée d’une grande croix sculptée. En arrière-plan, une petite chapelle de bois coiffée d’un clocher entourée par quelques pierres tombales. Derrière la chapelle, la forêt.

Le cimetière de Saint-Jérôme, la chapelle et le premier calvaire.