Passer au contenu principal

Homme d’Église et sous-ministre de la colonisation

Photographie noir et blanc d’un homme dans la quarantaine. Ses cheveux sont foncés et il arbore une moustache fournie. Sous un manteau de fourrure, l’homme porte des vêtements élégants.

Honoré Mercier, chef du Parti libéral et premier ministre du Québec de 1887 à 1891.

Le curé Labelle s’intéresse de près à la politique. On dit qu’il est un ministère à lui seul en raison de ses nombreuses interventions au parlement pour défendre ses idées et son projet de colonisation. En 1888, à l’insistance d’Honoré Mercier, premier ministre du Québec, le curé Labelle accepte d’occuper la fonction de sous-ministre au département de l’Agriculture et de la Colonisation. Mais, contrairement aux autres fonctionnaires de l’État, il refuse de toucher un salaire. « Pour protéger ma dignité de prêtre, j’ai accepté ce poste à condition que je ne toucherais pas à un salaire comme les autres fonctionnaires, mais à une indemnité comme frais de déplacement et que je jouirais, dans l’administration, d’une indépendance complète », écrivait-il à Mgr Jacobini en 1890.

Photographie noir et blanc des vingt-trois membres du ministère de l'Agriculture et de la Colonisation le 1er septembre 1889. Seize hommes sont debout derrière un groupe de sept hommes assis sur des chaises derrière une table.

Personnel du ministère de l’Agriculture et de la Colonisation en 1889.

 

Labelle est sans doute le seul homme d’Église de son époque à occuper une fonction officielle au sein d’un gouvernement. Il dispose désormais d’une influence et de certains pouvoirs dont il se réjouit. Dans une lettre adressée à son ami Onésime Reclus en 1888, il écrit : « Vous devez comprendre que mon chemin de fer est assuré […] que la politique qui regarde la colonisation et l’agriculture va prendre un nouvel essor, qui pourra être lent, mais qui je l’espère, deviendra efficace ».

Photographie sépia d’un homme dans la trentaine. Il a les cheveux foncés, courts et bouclés. Il porte de petites lunettes ovales. Il est vêtu d’une soutane et un col romain blanc entoure son cou.

Le vicaire Pierre Peltier est un assistant dévoué au curé Labelle à la paroisse de Saint-Jérôme.

Ce nouveau rôle impose toutefois de lourds sacrifices au curé. Cet homme de terrain au tempérament énergique doit se résigner à passer de longues heures rivé à son bureau du parlement, loin de ses colons et de ses expéditions au grand air. Environ tous les quinze jours, il est donc ravi de retourner à Saint-Jérôme pour voir aux affaires de sa paroisse laissée aux soins de ses vicaires durant ses absences ou d’aller visiter ses chers colons dans les Cantons du Nord.

Photographie d’un groupe d’une vingtaine d’individus sur la galerie d’une maison en bois. Au centre du groupe, le curé Labelle, un homme corpulent en soutane est assis sur une chaise. À droite, sur le sol devant la galerie, un grand canot d’écorce.

Le curé Labelle à Grenville entouré de ses chers colons.