La loterie
L’une des entreprises les plus originales du curé Labelle est sa loterie nationale de colonisation, mieux connue sous le nom de « Loterie du curé Labelle ». Son but est d’amasser un fonds de réserve pour la colonisation et la création de nouvelles paroisses. En 1884, les lots en argent sont interdits. À trois reprises, Labelle tente de faire modifier cette loi, sans succès. Un témoin rapporte que lors d’un rejet de sa demande, il a crié « maudits fous ! » devant la chambre du conseil législatif.
Le curé doit donc organiser sa loterie dans le cadre des lois existantes et offrir des lots composés de biens immobiliers et d’objets d’usage courant (des montres en or, des horloges réveil-matin, des services à thé, etc.).
Labelle est fier de sa loterie, et avec raison. Il est le premier à maintenir de façon continue des tirages qui ont lieu aux dates prévues. Il crée deux séries de billets, une première à un dollar et une deuxième à 25 cents pour les moins fortunés. Avant même que le terme soit inventé, il se révèle fin stratège en marketing en jaugeant bien son produit et son public. Le succès de ventes de sa loterie est tel « qu’elle engendre la concurrence, le plagiat, voire le maraudage. » La loterie du curé Labelle est l’une des belles réussites commerciales du XIXe siècle.