Dorothea Allison en 1912
Date: 1912
Lieu: Oyama (Colombie-Britannique)
Remerciements: Lake Country Museum & Archives
En ce moment, j’emballe des pommes. Le matin, je me dépêche de faire la cuisine et la lessive, etc.; un des cueilleurs dîne chez nous; je fais la vaisselle puis je me rends à notre station fruitière qui emploie deux hommes et une femme; j’y travaille et remplis des caisses moi-même. Je suis sur mes jambes jusqu’à 18 heures à trier les pommes par taille, à les emballer individuellement dans du papier et à les placer symétriquement dans les caisses en bois qui servent à expédier les pommes vers les Prairies, New York, l’Angleterre, etc. À la nuit, je rentre, j’écrème le lait, je prépare le souper… ou plutôt une collation tardive; je fais la vaisselle et à 21 heures, nous sommes tellement fatigués que nous jetons juste un coup d’œil au journal (si c’est un jour de semaine et qu’on a reçu le journal) avant d’aller au lit. Je suis encore une débutante mais je peux emballer environ 350 livres de pommes dans un après-midi. Cette année, la récolte a été très abondante et il y a beaucoup de travail mais j’espère que ça nous rapportera plus d’argent! La main–d’œuvre est si rare; presque tous les hommes célibataires sont partis et quelques hommes mariés aussi. Nous payons un jeune Américain de 16 ans 12 shillings par jour pour clouer les caisses de pommes. Enfin, il faut bien contribuer aux efforts de guerre d’une manière ou d’une autre et c’est un prix bien modeste comparé aux gens qui y perdent leurs fils!
Extrait d’une lettre de Dorothea Allison à sa sœur, 1916.