Jimmie Price Kobayashi Medvedeff
Vidéo enregistrée par Lake Country Museum & Archives, le 28 octobre 2015, à Lake Country (C.-B.).
Photo présentée: Jimmie Price Kobayashi Medvedeff
Date: le 28 octobre 2015
Lieu: Lake Country (Colombie-Britannique)
Remerciements: Lake Country Museum & Archives
Jimmie Price Kobayashi Medvedeff
Entrevue du 28 octobre 2015
Eleanor « Jimmie » Price est arrivée de Red Deer (Alberta) en 1947 pour travailler en tant que saisonnière. Elle a vingt ans lorsqu’elle arrive à Okanagan Centre.
Portrait de Jimmie Medvedeff se remémorant et racontant ses souvenirs.
Jimmie Medvedeff : Je n’ai jamais travaillé au triage mais j’ai conditionné les pommes pendant au moins deux ou trois ans. Et ce n’était pas si dur, finalement. Les caisses étaient lourdes, bien sûr. Elles faisaient quarante-quatre livres ou quelque chose comme ça. Pas cinquante livres. Mais il fallait les soulever du chariot et les poser sur la palette.
Jimmie fait le geste de déplacer une caisse devant elle. De la main gauche, elle attrape le papier et, de la main droite, elle attrape la pomme.
Mais les caisses, les chariots de conditionnement, ou je ne sais plus comment on les appelait, étaient inclinés comme ça. Les papiers étaient là et il fallait attraper la pomme là, et la hauteur était parfaite.
J’ai d’abord estampillé et puis j’ai conditionné. Et Bernice Gunn, qui faisait un travail de conditionnement remarquable, m’a appris comment envelopper les fruits.
Portrait en noir et blanc de Bernice Gunn en 1956. Jimmie montre comment on tient la pomme pour l’envelopper dans le papier.
Et on l’attrapait [la pomme] dans la main et on rentrait les quatre coins du papier à l’intérieur. Je me rappelle Les, Mme Harrop, qui était notre contremaître.
Jimmie montre comment elle enveloppait le papier autour de la pomme.
La plupart des employées prenaient la pomme, la faisaient passer d’une main dans l’autre et mettaient le papier [bruissement] comme ça mais Bernice, elle, travaillait dans les règles et elle était quand même la plus rapide.
Joyce Gunn, elle est restée vivre ici.
Photo en noir et blanc de Joyce Gunn en 1947.
Elle a épousé Jack Gunn.
Portrait de Jimmie en train de parler.
Mais sa sœur Jean, sa sœur jumelle, et moi, on venait ici. Elles étaient déjà venues travailler à la [station fruitière de] Coldstream. Alors je les ai accompagnées. Jean et moi devions prendre le train. Leur père nous a mises dans le train à Red Deer et, à Calgary, nous sommes descendues.
De la main droite, Jimmie fait le geste de s’éloigner.
Nous avons quitté Calgary pour rejoindre la Coach Road je crois que ça s’appelait, qui allait à Banff en tout cas, et nous avons commencé à faire de l’autostop.
Expression espiègle sur son visage.
Je connaissais bien les montagnes parce que je venais de Leslieville, en Alberta. Et ces montagnes, elles étaient tellement… vous savez…. tellement belles, là-bas au loin! Et alors que nous étions sur cette route, cette magnifique décapotable bleu clair est arrivée et nous a prises.
Jimmie lève les yeux et regarde vers la gauche en se remémorant les choses; puis elle sourit à l’intervieweur.
Et nous avons traversé les montagnes.
Elle fait un geste des deux mains pour indiquer l’éloignement.
Et puis il a dit : « Vous n’allez pas faire de l’autostop jusqu’au bout ». Je crois que la route s’appelait The Big Bend (le grand virage) à l’époque. « Vous n’allez pas faire de l’autostop. Vous allez prendre le train ».
Jimmie prend une expression sévère.
Alors c’est ce qu’on a fait et Ivan Hunter est venu nous chercher pour nous amener au
campement de Camp Road. Et, euh, Joyce et les autres ont fait tout le trajet en train. Elles n’ont pas fait d’autostop. Je me rappelle, à la sortie de Sicamous, alors que nous faisions de l’autostop, nous avons été ramassées par un petit coupé avec deux types dedans. Et Jean est montée et moi, j’ai dû m’asseoir sur les genoux d’un des gars et son menton n’arrêtait pas de me piquer le dos. (rire)
Jimmie montre son menton et s’avance comme si elle piquait quelqu’un.
Je me souviens de ça. Et je me rappelle Jean et moi…. J’ai une photo ou j’en avais une, de Jean et moi assises sur le bas-côté en train de prendre notre collation. Et, bien sûr, nos parents pensaient que nous étions dans le train.
Regard espiègle.
Enfin, nous nous amusions bien à cette époque. Et les bals des stations fruitières, il y en avait à chaque automne.
Portrait formel en noir et blanc de Jimmie, à l’âge de vingt ans. Puis photo en noir et blanc de la station fruitière d’Okanagan Centre vue du lac, en 1950. Enfin, photo de groupe des employés de la station fruitière en 1947.