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Grand voyageur : le Columbia (1928-30)

En juin 1928, Mabel Boll et Amelia Earhart arrivent à Terre-Neuve et rivalisent pour devenir la première passagère à traverser l’Atlantique.

Avec le pilote Wilmer Stultz, Earhart atterrit à Trepassey à bord du Friendship. Sa concurrente Boll atterrit à Harbour Grace avec le pilote Oliver LeBoutillier sur le Columbia. Boll est une personnalité mondaine bien connue de Broadway, qui attire l’attention des médias.

Photographie en noir et blanc de trois personnes se tenant devant l’avion Columbia. Mabel Boll, à l’extrême droite, s’appuie sur l’aile de l’avion. Les deux hommes portent des complets. Mme Boll porte un casque d’aviateur blanc, un chandail et une jupe.

Le pilote Oliver LeBoutillier (au centre) et Mabel Boll (à droite) à la piste d’atterrissage de Harbour Grace, 1928.

Toutes deux sont clouées au sol à Terre-Neuve en attendant de meilleures conditions météorologiques. Earhart et son équipe restent à Trepassey, près de l’avion. Par contre, Boll et son équipe se rendent à St. John’s, à plus d’une heure de route, où ils sont reçus par des dignitaires lors d’une réception organisée par les Chevaliers de Colomb.

Découvrez cet entretien avec Lisa Daly sur l’importance des femmes pilotes comme Mabel Boll (avec transcription en français).

Lorsque le temps s’éclaircit, l’équipe de Boll reste prudente en matière de sécurité. L’équipe d’Earhart décide de partir en se basant sur les rapports météorologiques des patrouilles américaines de surveillance des glaces.

Le 17 juin 1928, Earhart quitte Trepassey et devient la première femme à traverser l’Atlantique en avion. Déçue, Boll rentre aux États-Unis, non sans avoir fait un don de 500 dollars à la piste d’atterrissage de Harbour Grace pour entretenir ce qu’elle appelle une « piste de classe mondiale ».

Le Columbia revient à Harbour Grace en 1930. Cette fois, le capitaine Erroll Boyd de la Royal Air Force et le lieutenant Harry Connor de la Réserve navale américaine sont aux commandes. Boyd et Connor viennent d’effectuer leur premier vol aller-retour sans escale entre New York et les Bermudes et sont prêts à relever un nouveau défi.

Photographie en noir et blanc de l’avion Columbia sécurisé au pied de la piste d’atterrissage en terre battue. Le numéro de repère NR237 est visible sur l’aile droite de l’avion.

Le Columbia revient à Harbour Grace, 1930.

 
Alors qu’ils se rendent de Montréal à Harbour Grace, le mauvais temps oblige Boyd et Conner à atterrir près de Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard. Une semaine plus tard, Boyd note dans son journal de bord : ce fut « un séjour agréable, même s’il a été forcé… nous étions malheureux de laisser derrière nous les belles filles de l’Î.-P.-É., mais nous y retournerons lorsque nous aurons terminé notre mission. » Ils arrivent à Harbour Grace le 23 septembre 1930.

Les tentatives de vols transatlantiques sont rares à cette époque de l’année, et le mauvais temps cloue de nouveau les deux hommes au sol. Le 9 octobre, ils décollent enfin de Harbour Grace. Ils se sont même débarrassés de leur radio afin d’emporter le maximum de carburant possible pour leur voyage, soit 460 gallons.

Ils transportaient en outre 300 lettres, ce qui allait devenir le premier courrier aérien en provenance du Canada. Le Columbia atterrit sans encombre à Tresco, dans les îles Scilly (Sorlingues), mais a dû faire face à de forts vents contraires, à des bourrasques de pluie et au brouillard.

Ce voyage marque le deuxième vol transatlantique de Columbia et le premier vol transatlantique réalisé par un Canadien, ce qui valut à Boyd le surnom de « Lindbergh du Canada ».

Un document jauni comportant une inscription manuscrite du registre de la piste d’atterrissage, vol de Boyd et Connor.

Inscription au registre avant le vol transatlantique historique de Boyd et Connor, 1930.