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Jeune domestique au Palais de l’Église catholique de St. John’s

Jane Hayse avec un petit bébé. Cette photo montre Jane Hayse juste avant qu’elle quitte Parker’s Cove pour aller travailler à St. John’s.

Jane Hayse à l’âge de 16

En 1964, Jane Hayse, de Parker’s Cove, est partie travailler loin de chez elle pour aider sa famille. C’est à ce moment‑là qu’elle a pris la décision de partir, même si sa mère (Rachel Smith) voulait qu’elle continue d’aller à l’école puisqu’elle était déjà en dixième année.

Une photo en couleur du couvent des Sœurs de la Miséricorde, St. John’s, T.-N.-L.

Couvent des Sœurs de la Miséricorde, Chemin Military, St. John’s, T.‑N.‑L

Jane a travaillé un certain temps à Fortune comme gardienne d’enfants, mais après quelques mois, elle a fait ses valises et a déménagé à St. John’s pour gagner sa vie au Palais de l’Église catholique de la Basilique. Elle était enthousiaste à l’idée de quitter sa petite ville pour la première fois et de vivre une nouvelle expérience. Elle a aussi travaillé à d’autres endroits, comme la cafétéria de Saint‑Cœur de Marie, le couvent des Sœurs de la Miséricorde, Littledale et la maison de soins infirmiers St. Patrick’s.

Elle n’avait que 16 ans quand elle a commencé à travailler comme jeune domestique au Palais, dans la salle à manger du prêtre et des sœurs. « Tout était impeccable », raconte-t-elle. Elle portait des souliers blancs, un uniforme blanc avec un tablier, et un petit chapeau blanc. Elle trouvait le linge de table en lin « superbe », les verres à pied « luxueux » et l’argenterie « bien polie ».

À cette époque, onze autres personnes œuvraient là‑bas, toujours par quarts de travail. Une semaine, Jane pouvait travailler de 5 h à 15 h et la suivante, de 15 h jusqu’à la fermeture de la cuisine. Jane était la seule de sa région et elle disait que les autres personnes formaient « une vraie clique » et étaient très raffinées.

Son travail au Palais a renforcé sa foi, car elle pouvait assister à des services religieux réguliers. Ce n’était pas comme à Parker’s Cove, où il n’y en avait qu’un par mois quand le prêtre venait d’Oderin.

Toutes les deux semaines, elle touchait sa paie qui était de 70 dollars. Elle en envoyait la moitié à sa mère pour subvenir aux besoins de la famille. Une sortie au cinéma Old Paramount de temps à autre, c’est tout ce qu’elle se permettait pendant qu’elle était au loin.

Photo d’hiver prise à Parker’s Cove dans les années 70

Parker’s Cove à la fin des années 1960

Elle a commencé à travailler au Palais au printemps de 1964 et n’est pas rentrée pour Noël cette année‑là. Mais en février, elle avait économisé assez d’argent pour rentrer avec des cadeaux de Noël pour tout le monde.Ses journées étaient bien remplies, car elle se levait à 5 h pour assister à la messe à 5 h 30. Le travail dans la salle à manger commençait à 6 h. Les nappes et les napperons devaient être en place pour le prêtre, parfois l’archevêque, et les sœurs. Une fois les repas servis, elle et ses collègues remettaient tout en ordre avant de recommencer… et il fallait faire la lessive, épousseter et polir l’argenterie. Ce n’était pas comme maintenant, avec l’acier inoxydable. Avant de commencer à travailler, elles avaient reçu une formation de deux semaines pour apprendre les bonnes manières.

Photo de mariage, Jane et Lee Hayse

Leo et Jane Hayse le jour de leur mariage

Jane est partie quatre ans au total. Elle est retournée chez elle en 1966 et a rencontré son mari, Leo Hayse. Elle le connaissait depuis toujours, mais ce n’est qu’à cette époque que « les choses se sont précisées », raconte-t-elle. Par la suite, ils sont restés en contact en s’écrivant. En novembre de cette année‑là, elle est revenue et elle a décidé qu’elle voulait rester avec lui. Elle a obtenu la permission du prêtre et, quatre mois plus tard, ils se sont fiancés. Ils étaient mariés depuis 35 ans quand Leo est mort.

Jane a surtout souffert de la solitude lorsqu’elle était au loin. Elle avait le mal du pays et c’était un peu accablant. Des années plus tard, elle est retournée là‑bas en visite avec sa fille et ce qui lui avait semblé autrefois si grand et bouleversant lui semblait maintenant tout petit.

Même le linge de table, dont elle faisait toute une histoire il y a des années, n’était à présent que de simples nappes.

 

Vue de la communauté de Parkers Cove au-dessus de la communauté