« J’Admire Beaucoup Mifflin Gibbs » – Ron Nicholson
Ron Nicholson, BC Black History Awareness Society:
Producteur et monteur, John-Evan Snow, FotoVie
Ron Nicholson, membre de longue date, notamment au sein du conseil d’administration de la BC Black History Awareness Society. Tourné sous forme d’interview.
Ron prend place dans la salle communautaire Mifflin Wistar Gibbs, située dans la succursale de la bibliothèque James Bay sxʷeŋ’xʷəŋ taŋ’exw de Victoria, Colombie-Britannique. Sur le mur du fond apparaît partiellement la plaque marquant l’inauguration de cette salle en mai 2018.
texte à l’écran: « J’Admire Beaucoup Mifflin Gibbs » – Ron Nicholson
Ron: Mifflin Wistar Gibbs était tout un personnage et, pour ma part, je l’admire énormément. Il était l’un de mes héros préférés.
Il faut considérer qu’à cette époque, au milieu des années 1800, la guerre civile sévissait encore aux États-Unis. L’esclavage y était encore légal. Il y avait des États esclavagistes et des États libres. Il s’était installé en Californie, un État libre. Il avait publié un journal. Avant même de s’y rendre, il militait déjà contre l’esclavage. Il a connu Frederick Douglass et l’a accompagné au cours d’une tournée de conférences sur l’abolition de l’esclavage.
Il a quitté ensuite sa communauté pour s’installer à Victoria où il s’est beaucoup investi ici au sein de la communauté. Quand on sait combien c’était difficile pour les Noirs en général à cette époque, ses réalisations personnelles sont une chose dont n’importe quel Noir, Blanc ou quiconque aurait été fier et devrait admirer. Il est reconnu pour son énorme contribution à une époque très difficile. Alors, étant Noir moi-même, je peux comprendre à quel point cela a dû être difficile pour Mifflin et d’autres Noirs à cette époque. Cela me touche beaucoup d’en apprendre plus sur sa vie et sur ses réalisations qui se sont poursuivies bien au-delà des 10 ou 12 années passées à Victoria.
Il est retourné aux États-Unis et est devenu avocat après des études en droit au collège Oberlin. Puis, il est devenu juge dans l’État de l’Arkansas après la guerre civile. Il a ensuite été consul américain à Madagascar, une chose inouïe à l’époque pour un Noir que de le voir s’impliquer ainsi et représenter les États-Unis. Il en a fait tellement. N’importe quel Noir ou Blanc considérait cela comme une vie bien remplie.
Voilà les raisons principales pour lesquelles je le considère parmi tous les pionniers comme celui dont nous pouvons être fiers. Il a ouvert la voie à d’autres Noirs pour venir s’installer; il a aidé la Colombie-Britannique à demeurer au Canada par sa contribution à la Conférence de Yale où furent négociées les conditions de l’intégration de la Colombie-Britannique au Canada. Il a permis d’éviter son annexion ou celle de l’île de Vancouver aux États-Unis, ce qui était une possibilité bien réelle.