Le serment d’allégeance
Musée royal et les Archives de la Colombie-Britannique
Seuls les sujets britanniques ont le droit de voter aux élections de l’Assemblée législative. Était ainsi exclue la majorité des Noirs qui n’étaient pas sujets britanniques ou qui n’avaient pas été naturalisés dans une autre colonie britannique. Toutefois, le procureur général Cary a proposé aux Noirs de voter simplement en prêtant un serment d’allégeance, arguant qu’en vertu de l’arrêt Dred Scott, les Noirs n’avaient en fait aucune citoyenneté à laquelle renoncer. Ainsi, prêter un serment d’allégeance devait suffire pour être naturalisé. Cette proposition, émanant du procureur général lui-même, a été le catalyseur qui a poussé 53 Noirs à prêter un serment d’allégeance.
Amor De Cosmos, rédacteur en chef du Colonist et également candidat, avertit les Noirs, dans un éditorial de novembre 1859, que la proposition de Cary n’est qu’une tentative pour obtenir leurs votes, mais plus tard, lorsque les Noirs prêtèrent leur serment d’allégeance et s’inscrivirent sur les listes électorales, il ne s’y opposa pas. Le résultat du vote fut Cary – 137 voix, Franklin – 106 voix et De Cosmos – 91 voix.
Dès après l’élection, un mouvement d’agitation a lieu pour faire réviser la liste électorale, mais le processus est retardé et reporté de plusieurs mois. Finalement, en mars 1861, la Cour de révision statue que 24 des 26 Noirs inscrits sur la liste ne sont pas admissibles et ils sont rayés de la liste.
Une nouvelle Chambre d’assemblée est élue en 1863. La Loi de 1861 sur les étrangers permet aux Noirs de devenir des sujets britanniques naturalisés. Ayant rempli les critères de propriété, 52 Noirs sont inscrits sur la liste électorale.
TEXTE DU SERMENT D’ALLÉGEANCE
Serment d’allégeance :
Je, _____________ , jure fidélité et sincère allégeance à Sa Majesté la Reine Victoria, reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande, et des colonies et dépendances de celle-ci en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique et en Australasie, et que je la défendrai au maximum de mon pouvoir contre tout complot et toute tentative que ce soit, qui serait faits en portant atteinte à sa personne, à la Couronne ou à sa dignité, et ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour divulguer et révéler à Sa Majesté, à ses pairs héréditaires et à ses successeurs, toute trahison et tout complot qui pourrait se former contre elle ou contre eux. Et je promets fidèlement de maintenir, de soutenir et de défendre au maximum de mon pouvoir la succession de la Couronne, qui, par un acte intitulé « Act for the further limitation of the Crown and better securing the Rights and Liberties of the Subject », se limite à la princesse Sophia, électrice de Hanovre, et aux héritiers de son corps ou issus d’elle, qui seront protestants, renonçant et faisant abjuration, par la présente, d’obéissance ou allégeance à quiconque revendiquerait ou prétendrait avoir un droit sur la Couronne dudit royaume et de ses dépendances et colonies comme indiqué ci-dessus. Ainsi Dieu me soit en aide.
(Signé,)
A signé et a été assermenté par ledit A. B.
devant moi, en ce jour du 18…