Maria Gibbs, « une des femmes les plus instruites »
Image reproduite avec l’aimable autorisation de l’Association for the Study of African American Life and History;
Crawford Kilian, “Go Do Some Great Thing: The Black Pioneers of British Columbia”.
Pendant son séjour à Victoria, Maria a subi directement la discrimination qui prévalait ici de la part de certains. Le mercredi soir 25 septembre 1861, dans un état de grossesse avancée, Maria se rend au théâtre avec son mari et leurs amis, les Pointer. Avant le début du spectacle, l’acteur principal refuse d’entrer en scène à moins que « les gens de couleur » ne s’éloignent des sièges de la première de balcon. Même si d’autres protestent, le spectacle continue, mais avant la fin, les Gibbs et les Pointer sont saupoudrés de farine. Furieux, ils affrontent les hommes blancs. Une mêlée éclate et se termine par l’arrivée de la police et le dépôt de plaintes contre toutes les personnes impliquées. À la fin, le juge acquitta les quatre Blancs accusés de l’incident, Gibbs admit avoir agressé un homme et fut condamné à une amende de cinq livres; quant à l’accusation d’agression contre Pointer, elle fut abandonnée faute de preuves.
À leur retour à Oberlin en Ohio, Maria prend en charge l’éducation des enfants. Ils fréquentent tous l’Oberlin College. Sa fille Ida (1862-1957) y obtient un baccalauréat et une maîtrise en anglais. Sa fille Harriet (1870-1941) entre au Conservatoire de musique d’Oberlin où elle obtient l’équivalent d’un baccalauréat en musique en 1889. Elle devient une pianiste de concert, une auteure et une éducatrice accomplies.