Une forêt en feu le long d’une rivière de pierre
Accès facile
Les gisements de calcaire des environs de Beachville sont très profonds. Pourtant, on les a d’abord découverts près de la surface.
Vers 1800, les premiers colons découvrent du calcaire par hasard dans la région. En défrichant la terre, ils brûlent les broussailles et la chaleur du feu casse la roche qui se trouve en dessous. Après plusieurs incendies, la roche est tout effritée. Les colons commencent alors à la mélanger avec de l’eau pour remplir les vides entre les rondins de leurs cabanes.
– The Lime Quarries: Oxford’s Oldest Industry (Les carrières de chaux : la plus ancienne industrie d’Oxford)
Les premiers bâtisseurs ont accès à de grandes forêts pour couper le bois nécessaire à la construction de leurs maisons. Les premiers maçons, eux, trouvent de la pierre des champs sur toutes les nouvelles terres agricoles. Le calcaire, lui aussi, est facile d’accès au début des années 1800.
Dans la vallée, la rivière Thames fait le dur travail d’ameublir le sol et d’exposer les pierres directement sur le rivage. Son courant emporte la terre et le sable qui cachaient la pierre. Les fragments sont délogés manuellement à l’aide de pics, de masses et de pieds-de-biche. Le ramassage des pierres est particulièrement facile en été, lorsque la rivière est basse.
Feux et fours
Par la suite, des chaufourniers plus expérimentés arrivent dans la région de Beachville. Les immigrants venus des « vieux pays » connaissent de meilleures méthodes pour brûler la chaux, parce qu’ils ont l’expérience des fours.
Les fours à chaux sont des fours construits exprès pour le calcaire. Ils produisent de la chaux en poudre plus efficacement qu’un feu de broussailles à l’air libre. Les premiers fours à chaux fixes sont de petites structures en pierre avec des parois intérieures en briques. Placés stratégiquement le long de la rivière, ils sont continuellement alimentés en pierres au moyen de seaux et de chariots. Les chaufourniers locaux surveillent la pierre qui cuit sous une chaleur forte et régulière.
Le capitaine Philip Graham, officier de marine, se rend à Beachville en 1833. Il remarque le grand nombre d’arbres qu’on coupe pour alimenter les fours. Le milieu du siècle approche, et de plus en plus de travailleurs sont recrutés pour fabriquer la chaux. On va même chercher des hommes d’autres professions pour travailler à temps partiel ou en saison, à couper des cordes de bois, transporter des pierres jusqu’aux fours ou superviser et alimenter les feux.