Une communauté inquiète
Toutes les usines de la vallée du calcaire voient leur productivité augmenter au cours de la deuxième moitié du 20e siècle. Les explosions se multiplient tout au long de la semaine. Le nombre de fours augmente aussi, et ils brûlent de la pierre jour et nuit. Sans compter les camions qui transportent de la pierre sur les routes locales. Les pierres qui volent, les nuages de poussière et la consommation d’eau font l’objet de fréquents débats, de reportages dans les journaux et d’assemblées publiques.
La menace des pierres volantes
Pendant sept ans, à partir du moment où Global Stone reprend l’ancien site d’Innerkip Lime, les opérations de dynamitage se rapprochent du cimetière. Les médias avertissent les personnes qui vont se recueillir sur la tombe de leurs proches de faire attention aux « pierres volantes ». Le gardien du cimetière, des membres du conseil d’administration et quelques voisins affirment que de grosses roches ont atterri sur leurs voitures et leurs propriétés. Dans un souci de bon voisinage, la carrière et le cimetière concluent un accord : la carrière cessera de dynamiter durant les funérailles. La carrière étudie la question et revoit ses plans avec ses experts en explosifs et en dynamitage.
Des problèmes respiratoires
En 1978, des habitants de Beachville accusent le gouvernement de l’Ontario d’ignorer les plaintes envoyées au ministère à propos de l’augmentation de la poussière près des carrières. Les particules de calcaire en suspension dans l’air sont liées à des troubles cardiaques et à des maladies respiratoires. Des appareils de surveillance de la qualité de l’air sont installés à Beachville dans les années 1980. Un premier rapport conclut que les trois carrières de l’époque contribuent à des niveaux élevés de poussière. Elles doivent donc en faire plus pour protéger la qualité de l’air.
« Ils ont pris toute mon eau » – protection des réserves d’eau locales
Dans les années 1970, les propriétaires des environs de la carrière affirment que le dynamitage menace les puits privés et les aquifères qui les alimentent. En 2007, les réserves d’eau reviennent dans l’actualité lorsqu’une carrière demande un permis pour prélever 272 millions de litres d’eau par jour des sources souterraines. Les habitants font valoir que les carrières ont un trop grand accès aux réserves d’eau locales et que leurs puits s’assèchent. La carrière explique que l’eau sert à refroidir les équipements et à réduire la poussière. On la laisse ensuite décanter avant de la renvoyer dans la rivière Thames, suivant une bonne politique environnementale.
Les communautés voisines de Beachville continuent de s’adapter à leurs voisins industriels, tandis que les carrières essaient sans cesse d’adopter des pratiques plus durables.