Edith Ruth Henry
Archives provinciales du Nouveau-Brunswick, P384-37
Elle est devenue une leader dans la communauté des personnes handicapées de Fredericton, représentant le Nouveau-Brunswick (comme étant l’une des deux seules femmes) au sein de l’équipe nationale d’athlétisme en fauteuil roulant.
C’était un après-midi d’août 1944, et Edith Henry (1925-2016), âgée de 17 ans, cueillait des pommes avec ses amis dans une ferme voisine à Springhill, au Nouveau-Brunswick. Elle était loin de savoir que cette journée-là, sa vie prendrait un tournant particulier. Edith était la fille de Cecil Ernest Henry et de Charlotte Edna Payne de Springhill, au Nouveau-Brunswick. Ses deux frères, Robert et Cyril, s’étaient enrôlés dans le Carleton and York Regiment. Robert a été tué en Italie trois mois auparavant seulement, et Cyril servait encore outremer.
Edith, qui aimait profiter de la vie, avait terminé sa deuxième année d’études à l’école secondaire Fredericton High et avait hâte de retourner à ses études. Après une longue journée passée à cueillir des pommes, Edith trouvait que ses jambes lui faisaient mal, mais elle pensait que c’était uniquement parce qu’elle avait monté et descendu l’échelle à de nombreuses reprises. Malheureusement, ce n’était pas le cas, et il n’a pas fallu beaucoup de temps aux médecins pour lui dire qu’elle avait été frappée par la redoutable poliomyélite. L’année 1944 avait été particulièrement dévastatrice pour ce qui est de l’épidémie de poliomyélite au Nouveau-Brunswick; en octobre, les autorités signalaient 83 cas, dont 12 dans le comté de York. En ce jour fatidique du mois d’août, Edith Henry est devenue l’une de ces statistiques. «
Évidemment, on m’a immédiatement emmenée à la clinique de l’hôpital public Victoria, a raconté plus tard Edith, et j’y suis restée pour les cinq années suivantes
» (de 1944 à 1949).
Durant sa première année à la clinique de poliomyélite de Fredericton, Edith a dû rester couchée sur le dos jour et nuit. Ensuite, au fil des mois et des années, elle a pu lentement réussir à s’asseoir, et par la suite elle a réussi à se déplacer à l’aide d’appareils orthopédiques et de béquilles. Quand Edith a quitté la clinique en 1949, elle a cru qu’elle ne pourrait plus jamais marcher. Cependant, ultérieurement, avec l’aide de sa famille, et grâce aux traitements spéciaux qu’elle a reçus à la clinique de Cambridge, au Massachusetts, elle a pu marcher avec l’aide d’une canne.
De retour à Fredericton en 1951, Edith a obtenu un diplôme du Fredericton Business College comme secrétaire et dactylographe, réalisant ainsi son rêve d’indépendance. Plus tard, elle est devenue une leader dans la communauté en fauteuil roulant de Fredericton, agissant comme membre fondatrice du programme social d’exercice du YM-YWCA pour les personnes handicapées. Elle a aussi représenté le Nouveau-Brunswick (étant l’une des deux seules femmes) au sein de l’équipe nationale d’athlétisme en fauteuil roulant en 1969.
Malgré ses difficultés physiques, Edith Henry a mené une vie autonome et bien pleine. Quand elle a pris sa retraite en 1987, après 31 ans à l’emploi du gouvernement provincial, elle était gestionnaire des finances au ministère de la Santé.