Esclavage dans un nouveau pays
«
Et je donne et lègue tous mes nègres (sauf une jeune fille nègre dénommée Betty que je donne à mon fils William, ainsi qu’une jeune fille nègre de douze ans au plus que je donne à ma petite-fille Rebecca Aitchison Ellegood et qui sera choisie par ladite
petite-fille) et tous mes chevaux, bêtes à cornes et animaux de toutes sortes…
»
– Testament du colonel Jacob Ellegood, Dumfries, 1802
La liberté n’était cependant pas le lot de tous, car de nombreux Loyalistes noirs sont arrivés au Nouveau-Brunswick en tant qu’esclaves ou serviteurs engagés à long terme. Tel était le cas de Nancy, qui est arrivée à Fredericton en provenance du Maryland entre 1785 et 1786 comme esclave de Caleb Jones. L’esclavage était légal au Nouveau-Brunswick jusqu’en 1834. Jusqu’à cette date, les gens pouvaient être achetés ou vendus en tant que propriété
–
sans espoir de liberté pour eux et leurs enfants aussi longtemps qu’ils vivraient. Un acte de vente typique était libellé comme suit :
De nombreux Loyalistes importants étaient propriétaires d’esclaves, notamment le colonel Jacob Ellegood et le juge Isaac Allen de Kingsclear; le major John Coffin, le révérend Jonathan Odell, le capitaine William Bailey et le capitaine Stair Agnew, tous de Fredericton; le lieutenant Gabriel DeVeber de Burton; ainsi que George Harding et Daniel Sickles de Maugerville (pour n’en nommer que quelques-uns). L’historien Watson Smith a estimé que plus de 400 esclaves « domestiques » ont été amenés dans la région entre 1783 et 1784.
Au tournant du siècle, cependant, le mouvement antiesclavagiste était devenu très actif dans cette province. Deux des chefs de file de cette initiative étaient les avocats de Saint John Samuel Denny Street et Ward Chipman.
En 1800, Samuel Street et Ward Chipman ont contesté la légalité de l’esclavage au Nouveau-Brunswick en intentant un procès pour défendre la cause de Nancy, une personne qui avait été asservie à Caleb Jones pendant plus de quatorze ans.