L’histoire de Nathaniel Lad
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Ces gens étaient décidés à quitter, au péril de leur vie, un pays dont les habitants les traitaient avec une telle barbarie…
»
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Lieutenant John Clarkson, Halifax, 1791
Plusieurs personnes de la région de York-Sunbury ont participé à l’expédition au Sierra Leone organisée par le lieutenant John Clarkson et Thomas Peters en Angleterre. L’objectif de cette expédition visait à établir une colonie pour les Noirs libres en Afrique.
De nombreux Néo-Brunswickois se sont joints à cette expédition. Parmi ceux-ci se trouvaient, Bob Stafford (l’un des «
Noirs de Maugerville
» à qui l’on avait refusé des terres en 1783), ainsi que Samuel Wright et Nathaniel Lad (à qui l’on avait refusé des terres à Kingsclear en 1791).
Nathaniel Lad était en fait l’une des quatre personnes à qui l’on avait refusé le passage à Halifax, et il a donc été obligé de parcourir toute la distance à pied
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par un froid de décembre
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afin de rejoindre la flotte de réinstallation. Nathaniel et ses collègues sont arrivés à Halifax le 9 décembre, comme l’a rapporté le lieutenant John Clarkson en 1791
:
«
… Nous avons été surpris par la visite inattendue de quatre Noirs qui venaient d’arriver de la province du Nouveau-Brunswick… Ces gens étaient décidés à quitter, au péril de leur vie, un pays dont les habitants les traitaient avec tant de barbarie; ils ont eu la témérité d’entreprendre un voyage terrestre de St. John à Halifax, ce qui, d’après la route qu’ils ont dû prendre, ne pouvait être moins de 340 milles; ils se sont mis en route le 24 du mois dernier, ont contourné la tête de la baie de Fundy, et malgré les difficultés qu’ils ont dû affronter, et qui pourraient sembler insurmontables à un esprit réfléchi, principalement à cause de l’extrême proximité des bois et de la rivière qu’ils devaient traverser à gué, ils sont arrivés sains et saufs quinze jours après leur départ de St. Johns-[sic].
»
L’histoire de Nathaniel Lad (sous-titres disponibles en français) – Regardez cette vidéo avec une transcription en français.
De nombreux colons noirs ont également choisi de rester dans la région de Fredericton et, pendant plus d’un demi-siècle, ils ont bâti des collectivités en marge d’une société loyaliste florissante. Leurs noms de famille sont encore largement présents dans la région
: McCarthy, Leek, Dymond, Nash, Carty, Lawrence, Gosman et O’Ree, pour n’en citer que quelques-uns.