Quête de liberté
«
Ils n’ont aucun pays où aller, aucun autre asile…
»
–
Robert Morse, New York, 1783
Lorsque la première flottille de réfugiés loyalistes a quitté le port de New York à Sandy Hook le dimanche 27 mai 1783, ce fut un spectacle magnifique à voir. La flotte de printemps de cinquante voiliers comprenait onze navires à destination de la rivière Saint-Jean. Cinq autres flottilles suivront au cours de l’été et de l’automne, transportant au total plus de 33
000 Loyalistes vers les régions actuelles du Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. À bord se trouvaient 2
831 Loyalistes noirs, dont les noms ont été inscrits dans le Livre des nègres.
Dans le Livre des nègres, les noms d’hommes, de femmes et d’enfants libres et esclaves étaient répertoriés. La destination de chaque navire était incluse, ainsi qu’une description physique de chaque individu, et des remarques sur leur statut de liberté. Parmi les lieux énumérés comme destinations figurait «
River St. John’s
» ou «
Saint John’s River
». Plus de 500 avaient pour destination la rivière Saint-Jean. Certaines de ces personnes se sont établies dans les comtés de York et de Sunbury, dans des collectivités telles que les villes actuelles de Fredericton, Keswick et Maugerville. Beaucoup étaient des esclaves affranchis, d’autres étaient des serviteurs à contrat ou des esclaves, et beaucoup avaient servi comme soldats de régiment.
Dans les pages de ce livre se trouvent les noms d’esclaves affranchis comme George Black et sa famille (sa femme Ann et ses enfants Reuben, 7
ans, et Sukey, 5
ans), ainsi que de Besse, avec son fils Gull et son bébé Kitty, qui étaient la propriété de Nicholas Humphries, et aussi de Joseph Williams, un pionnier noir (Black Pioneer) membre des Kings American Dragoons.