The Rise of Flight: Death of Richthofen
Vidéo gracieuseté de 1C Game Studios et 777 Studios, en collaboration avec la Société russe d’histoire militaire.
Simulation vidéo qui combine des éléments graphiques générés par ordinateur et des documents historiques pour recréer le combat entre Roy et Richthofen. Cette vidéo contemporaine illustre bien l’intérêt et la controverse que suscite encore la mort de Richthofen.
Transcription : Avril 1918. Avec 80 victoires à son actif, un homme est l’« as des as ». Pour ceux qui volent avec lui, il semble immortel. Ses ennemis l’appellent le Baron rouge.
La mort de Richthofen
Dimanche 21 avril, 8 h 30, heure locale. Le brouillard enveloppe la Somme, mais vers 10 h il commence à se dissiper.
10 h 30, terrain d’aviation de Cappy, base du Jasta 11. Les appareils du Jasta 11 décollent, avec à leur tête Manfred von Richthofen, appuyé par Hans-Joachim Wolff et Wolfram von Richthofen, cousin de Manfred. 10 h 35, terrain d’aviation de Bertangles, base du 209e Escadron. Trois escadrilles prennent l’air, commandées par le Canadien Roy Brown. Son vieux camarade de classe Wilfred May, encore novice, Oliver LeBoutillier, leader de l’escadrille « B », et Francis Mellersh l’accompagnent. Sur le terrain d’aviation de Lieramont, les aéronefs du Jasta 5 s’envolent pour rejoindre les Albatros D.Va et les triplans. Le 209e Escadron doit effectuer une patrouille offensive en altitude au-dessus de la Somme.
11 h 25, LeBoutillier repère deux biplaces survolant Le Quesnel. Il change de direction pour les attaquer avec deux de ses camarades d’escadrille. LeBoutillier descend l’un des biplaces qui s’écrase sur Beaucourt-en-Santerre. L’escadrille reprend la patrouille en direction d’Hamel avant d’apercevoir des appareils du JG1 entre les nuages. À 11 h 45, c’est l’affrontement au-dessus de Sailly-le-Sec. Un combat rapproché s’engage. À 11 h 50, Mellersh remarque un triplan solitaire, fait un demi‑tonneau et force l’ennemi à perdre de l’altitude. May trace des cercles en périphérie du combat jusqu’à ce que Wolfram von Richthofen passe devant lui. Richthofen vient appuyer son cousin et ouvre le feu. Peu expérimenté, May perd la maîtrise de son appareil, ce qui lui sauve probablement la vie. Richthofen enfreint ses propres règles et plonge derrière May qui réussit à redresser son aéronef juste au-dessus de la Somme et suit la rivière vers l’ouest ‒ vers la sécurité de ses propres lignes. Brown est témoin de la poursuite et fonce à son tour au secours de May.
Il s’ensuit une poursuite à basse altitude, avec un fort vent d’est, et Richthofen, isolé, doit s’enfoncer encore plus derrière les lignes ennemies. Malgré le feu nourri des batteries antiaériennes, Richthofen semble ne songer qu’à sa cible et ignorer que Brown pique vers lui. Cedric Popkin, de la 24e Compagnie de mitrailleurs australienne, fait feu en direction du triplan, tout comme les soldats de la 53e Batterie de l’Artillerie royale australienne. À 12 h, près de Vaux-sur-Somme, Brown lâche une rafale et le triplan se cabre vers la droite. Richthofen est atteint d’une seule balle à la poitrine. Le coup est fatal, et le Fokker pique du nez. Il se redresse à la toute dernière minute, peut-être grâce à une manœuvre de Richthofen, mais lorsque l’appareil s’arrête, Richthofen est mort. Le jugement de Richthofen pourrait ce jour-là avoir été faussé par une fracture du crâne subie un peu plus tôt. La blessure mortelle est due à une seule balle de Vickers .303 qui a pénétré sous l’aisselle pour ressortir sous le mamelon gauche, ce qui semble entériner l’hypothèse des tirs terrestres. Toutefois, May, Mellersh et LeBoutillier soutiennent avoir vu le triplan se cabrer lorsque la rafale lâchée par Brown a atteint Richthofen. La mitrailleuse Vickers .303 était couramment utilisée par les unités terrestres mais aussi dans le Sopwith Camel. Personne ne saura jamais avec certitude qui a tué Richthofen, mais la légende du Baron rouge demeure bien vivante.