Lettre du 10 septembre.
Lettre gracieuseté de la Roy Brown Society.
Photocopie d’une lettre manuscrite que Roy a adressée à sa mère pour protester contre son projet de publier sa correspondance avec sa famille. Cette lettre donne une idée de la détermination de Roy un an après son arrivée en Europe. Il est scandalisé que certains tentent de monter leurs exploits en épingle et de faire croire qu’ils sont supérieurs aux autres militaires.
Lettre du 10 septembre : Traduction :
Chère maman,
Je viens de recevoir la lettre que vous m’avez adressée, père et vous, le 12 août, avec l’article de Sussan.
Vous avez mentionné vouloir publier certaines de mes lettres. Je vous ai déjà expliqué mes réticences à ce sujet quand le Citizen a publié un article, et j’y suis plus opposé que jamais. Je sais que vous ne mettrez pas votre projet à exécution sachant ce que j’en pense. Vous avez sans doute remarqué que ce sont les gars qui n’ont rien fait qui publient de telles choses. Ce sont de beaux parleurs. La lettre de Sussan était un tissu de mensonges. Je pourrais vous en nommer d’autres qui écrivent ainsi. Cela fait impression au pays, car personne ne connaît la vérité à leur sujet, mais ici nous avons vite fait de découvrir la vraie valeur des hommes. Bien des gars embobinent leur commandant et réussissent même à se faire décorer, mais je ne veux aucun honneur si je dois les imiter. Lorsque je vous écris, mes lettres sont uniquement destinées à la famille. Je me fiche éperdument de ce que l’on pense de moi. Je ne suis pas venu ici pour la gloriole. Je suis venu parce qu’en mon âme et conscience j’étais convaincu qu’il le fallait. Je fais de mon mieux et je ne peux rien faire de plus. J’ai contribué à l’effort de guerre, et s’il devait m’arriver quelque chose j’aurai au moins fait ma part. Si je crois que j’ai fait tout mon possible, je suis satisfait. Je vais vous renvoyer la lettre de Sussan après en avoir rayé tout ce qui est faux. Sussan est arrivé en France il y a seulement une semaine et demie, et il m’a dit qu’il s’en retournait déjà.
Je suis de patrouille dans un heure, alors je dois aller déjeuner.
Votre fils aimant,
Roy