Témoignage de Sabin Jacques
Vidéo, 2009
Collection du Carrefour mondial de l’accordéon
Cette entrevue a été enregistrée par le Carrefour mondial de l’accordéon, le 16 janvier 2019, à Montmagny, Québec.
Assis devant un piano sur lequel se trouve un accordéon, Sabin Jacques nous livre une anecdote lors de son passage au Carrefour mondial de l’accordéon.
Transcription :
Voix hors champ : Est-ce que vous pouvez partager avec nous un de vos souvenirs marquants lors de l’un de vos passages?
Sabin Jacques : Un souvenir marquant? Oui! Il y aurait peut-être le concert qu’on avait fait avec Gabriel Labbé sur le spectacle Hommage à Alfred Montmarquette. Là-dessus, il y avait Mario Loiselle, dans le concert, qui était au piano. Il y avait naturellement Gabriel Labbé à l’harmonica. Il y avait Richard Forest qui faisait le violon dans ce concert-là. Il y avait aussi Jocelyn Bérubé qui est un, qui est un, pas un calleur mais un conteur. Jocelyn qui était là pour conter entre les pièces de répertoire de Montmarquette, il faisait une mise en scène à chacune des pièces. Cela donnait vraiment le ton de chacune des pièces quand c’était une valse qu’on jouait, cela donnait une atmosphère encore plus intéressante. Quand on tombait dans du reel, il expliquait, il exprimait tout ce concert-là. Puis aussi, il y avait un autre, un autre bon musicien qui était avec nous. C’était Benoît Bourque, qui joue maintenant de l’accordéon avec La Bottine souriante. À cette époque-là, on avait pris les services de Benoît pour faire les percussions avec les os.
Donc, Benoît jouait des os, il faisait de la gigue pendant ce concert-là. Donc, au niveau de la mise en scène aussi à un moment donné Benoît devait faire le barbier pour quelqu’un assis sur une chaise en giguant. Donc, Benoît gigue puis il fait la barbe, mais la personne qui était assise sur la chaise c’était moi, avec mon accordéon.
Puis là ben, naturellement il avait préparé son attirail. À l’époque c’était un genre de lame qu’on aiguise sur une ceinture de cuir. Le barbier faisait ça à l’époque, il appuyait sur sa ceinture de cuir puis il rasait le musicien, c’était moi, mais il avait pris soin de bien, pas l’affûter mais la rendre très douce pour ne pas que cela coupe. Mais nécessairement en la passant sur sa ceinture de cuir.
Naturellement, il l’a comme aiguisé encore une fois. Donc à un moment donné, il est là et il fait le tour du bonhomme. Il est en train de me raser et là c’est super drôle parce que j’ai de la crème à barbe partout. C’est moi qui joue puis Benoît fait le tour puis il gigue. On finit le numéro et il ne m’a jamais coupé, mais après le concert, il vient me voir et il me dit : « Je ne comprends pas ma lame est toute aiguisée maintenant. Je ne sais pas pourquoi. » Finalement, il est venu me revoir, bon nécessairement quand je la passe sur ma ceinture de cuir, je l’aiguise encore. Donc, à toutes les fois qu’il faisait un concert, il s’assurait de bien la «désaiguisé » [rire de Sabin Jacques] pour être certain de ne pas me couper, mais bon c’était cette petite anecdote-là au Carrefour.