Coreen Douglas : La visibilité des lesbiennes
Matériel audiovisuel : Forward Focus Productions Ltd.
Source: Fonds d’archives Mary Anne McEwen, Crista Dahl Media Library and Archives, VIVO Media Arts Centre, Vancouver, Canada.
Coreen Douglas, membre du conseil d’administration de la MVAAA, est interviewée à propos de la visibilité des lesbiennes et des rapports de forces au sein de la communauté LGBTQ2+.
Douglas : « Je pense qu’en 1982, on utilisait peut-être plus fréquemment le mot « gai » pour faire référence tant aux gais qu’aux lesbiennes. Mais le mouvement gai a évolué et les lesbiennes en sont venues à former un groupe distinct et à revendiquer l’identité lesbienne. On tend de plus en plus à s’affirmer en tant que lesbiennes et non en tant que femmes gaies. Ça a été un processus d’affirmation très important pour nous et je pense que c’est important que ce processus soit reconnu au sein du mouvement des Jeux gais. C’est un enjeu qui, je pense, est important à considérer quand on pense à l’expérience globale des troisièmes Jeux gais. La plupart des événements ouverts à tous, s’ils ont été organisés par des hommes, ont majoritairement été gérés par des hommes gais et ont majoritairement attiré un public composé d’hommes gais. Ces hommes sont conscients de leurs propres besoins, mais ne comprennent pas nécessairement les besoins des lesbiennes. D’après moi, c’est une situation assez problématique. En ce qui concerne ma contribution à l’organisation des Jeux gais, je me suis concentrée sur la promotion de la visibilité des lesbiennes et j’ai tenté de m’assurer que nos besoins, en termes sociaux, politiques et athlétiques, étaient pris en compte. Ce qui m’inquiète, c’est que les personnes qui font valoir ces besoins, ce sont des lesbiennes. Nous n’avons pas le même poids politique que les hommes gais. Ça ne devrait pas être seulement notre responsabilité que de lutter pour notre droit à l’inclusion et à l’organisation de nos propres événements. Je pense qu’il est important que les hommes gais nous soutiennent. Le fait que nous avons besoin de ce soutien devrait tomber sous le sens. »