Donimo: Queers In Art
Matériel audiovisuel : Forward Focus Productions Ltd.
Source: Fonds d’archives Mary Anne McEwen, Crista Dahl Media Library and Archives, VIVO Media Arts Centre, Vancouver, Canada.
Donimo, coprésidente du comité de Queers In Art, parle de l’importance de se réapproprier le mot « queer ».
Donimo : « Je pense que c’est important d’oser nommer les choses, de parler de qui nous sommes de façon spécifique et de ne pas avoir peur des mots. Je sais que ce n’est pas facile. Vous savez, on a beaucoup de sympathie pour les gens qui ont de la difficulté avec ce mot. Quand j’ai fait ma sortie du placard, j’ai eu beaucoup de difficulté avec les mots « lesbienne » et « gouine ». Ça je m’en rappelle. On n’est pas indifférentes à ça vous savez, on ne dit pas aux autres qu’ils ont juste à passer à autre chose. Tout ce qu’on demande, c’est que le contexte soit pris en considération. Ce n’est pas pareil que si un crétin dans la rue traitait quelqu’un de tapette. C’est un allié dans la communauté qui utilise le mot « queer » en disant « tu es l’un des nôtres et on est fier d’être qui on est. »
En ce qui nous concerne, un rassemblement de 25 000 gais et lesbiennes, que ça soit pour parler de lutte contre le sida ou pour danser, c’est quelque chose de politique. C’est un événement politique. C’est aussi un party, mais c’est une bonne occasion pour se réapproprier les mots. C’est un espace de discussion et de dialogue. Ce n’est pas le moment de prendre des décisions en vitesse et de céder à la censure.
On ne va pas laisser tomber Queers In Art. Les gens nous connaissent encore comme les membres du comité Queers In Art et c’est ça qui est écrit sur nos affiches : l’Artisans Market est fièrement présenté par Queers In Art – ou, par le comité Queers In Art. On va être là pour parler avec les gens. On a remis une trousse « Queers In Art » à tous les artistes qui vont exposer au marché et c’est sûr qu’ils vont arriver et se demander pourquoi ça a changé. Vous savez, on a reçu que des commentaires positifs. Les gens sont enthousiastes. On a reçu un appel d’un homme qui habite à Winston en Géorgie qui nous a dit : « Il faut absolument que je participe à un événement organisé par des gens qui sont fiers de s’appeler Queers In Art. Il faut que j’y aille. » Tout le monde est enthousiaste, les gens pensent que c’est un super nom. Au défilé de la Fierté gaie de Seattle, les Queer Quakers avaient un char. S’ils peuvent se réapproprier le nom, il n’y a pas de raison pour que notre conseil d’administration ne le fasse pas aussi. C’est pareil pour les personnes qui écrivent des lettres de protestation. »