Lecture publique d’Yves Navarre
Matériel audiovisuel : Forward Focus Productions Ltd.
Source: Fonds d’archives Mary Anne McEwen, Crista Dahl Media Library and Archives, VIVO Media Arts Centre, Vancouver, Canada.
L’écrivain français Yves Navarre fait la lecture de ses textes sur la scène du Arts Club, debout derrière un micro, papiers en main. Les extraits suivants sont tirés de la lecture publique qu’il a donnée lors du gala d’ouverture du festival Words Without Borders, le 5 août 1990.
Navarre : « Celebration ’90, c’est une réponse claire et forte à toutes sortes de plaies morales et physiques. Je pense que ma génération, et peut-être la vôtre aussi, ne s’est pas fait assez insistante. Femmes ou hommes, mecs ou nanas, jeunes ou vieux, on nous a appris depuis le début à s’excuser d’être heureux, à se sentir coupable d’être qui nous sommes et qui nous s’rons – qui nous serons. Grâce à Celebration ’90, à Vancouver, en Colombie-Britannique, être heureux, ce n’est plus hors norme. Vingt-sept pays, 7 000 athlètes, 30 000 gais et lesbiennes – moitié-moitié. Bravo! (Applaudissements) Les médias meurtriers devraient jeter leurs fusils et couteaux dans la poubelle du désespoir. Ils font la promotion des drames et des clichés puritains en oubliant que NOUS sommes bel et bien en vie. Ils font fi du fait que nous sommes qui nous sommes toujours et malgré la tempête. »
Navarre lit le septième énoncé d’une série d’Énoncés privés.
Navarre : « Énoncé privé numéro sept. Qui a dit « Personne ne vole aussi haut que celui qui ne sait pas où il s’en va. » Voici ce que je vais faire. Il y a l’avant et l’après Celebration ’90, à Vancouver, en Colombie-Britannique. À présent, nous savons mieux qui nous sommes et où nous sommes. Qui nous sommes et où nous allons. »