Mary Brookes : Le compte à rebours de la journée d’ouverture
Matériel audiovisuel : Forward Focus Productions Ltd.
Source: Fonds d’archives Mary Anne McEwen, Crista Dahl Media Library and Archives, VIVO Media Arts Centre, Vancouver, Canada.
On aperçoit Mary Brookes, la directrice de bureau, s’affairant à son poste de travail dans les bureaux de Celebration ’90 installés au complexe Enterprise Hall. Nous sommes à la veille du début des inscriptions et de l’arrivée des athlètes. Mary Brookes interrompt son travail pour répondre aux questions d’une intervieweuse.
Intervieweuse : « Mary, peux-tu me parler de ce que tu es en train de faire? »
Brookes : « Hum. J’essaie de mettre de l’ordre dans les plans d’hébergement. Il y a une centaine de couples qui se sont séparés après avoir demandé à être hébergés ensemble. Ils ont changé d’idée et veulent maintenant être logés à des coins opposés de la ville. »
Intervieweuse : (Rires.)
Brookes : « Notre ordinateur a planté il y a quelques jours et nous n’avons toujours pas réussi à le faire fonctionner, ce qui rend la situation d’autant plus complexe. Tout doit être fait manuellement, ce qui prend pas mal plus de temps.
Au début, le plus difficile a été de faire comprendre aux gens ce que sont les Jeux gais. Ici à Vancouver, très peu de personnes étaient allées à San Francisco et savaient ce que signifiaient les Jeux. Alors nous essayions de recruter des membres, de bâtir un réseau de bénévoles et de susciter l’intérêt du public sans que les gens ne sachent vraiment de quoi nous parlions. Nous-même n’avions pas réponse à tout. Nous avions un plan, un rêve, et nous essayions de faire en sorte que d’autres y adhèrent sans avoir l’air d’être fous.
Le recrutement d’un nombre suffisant de bénévoles a été, et demeure toujours, un défi. Comparé à San Francisco ou New York, Vancouver n’a pas une grosse population et plusieurs, surtout chez les femmes, sont déjà très impliqués dans des luttes politiques ou sociales et militent pour des causes. Ça a été difficile de recruter des bénévoles au sein des communautés impliquées dans différentes causes parce que leurs membres sont déjà très occupés et parce que les Jeux gais représentent un enjeu différent. »
Intervieweuse : « Vas-tu être soulagée et heureuse quand tout ça sera terminé? »
Brookes : « Ça ne sera pas complètement terminé. Je vais me sentir soulagée de pouvoir sortir de ce bureau et d’être en mesure de profiter de ce que j’ai contribué à mettre en œuvre en sachant que tout se passera à merveille. Mais nous avons beaucoup de travail devant nous après la fin des Jeux. Pour nous, tout ne se termine pas le 11 août. Le 12 août, il faudra tout comptabiliser, recueillir de l’information à transmettre aux organisateurs des quatrièmes Jeux gais, retourner le matériel loué, retourner les camions, démanteler les installations. Il y aura beaucoup de travail à faire, mais sans la pression que nous ressentons aujourd’hui. »