Occasions d’éducation relative au VIH/sida
La communauté LGBTQ2+ de Vancouver a été chef de file en matière de sensibilisation au VIH/sida. L’organisme communautaire AIDS Vancouver, qui offre des services de soutien et de prévention aux hommes gais et bisexuels depuis sa fondation en 1983, représente un exemple de cet engagement. AIDS Vancouver propose au conseil d’administration de la MVAAA de transmettre de l’information importante au sujet du VIH/sida aux milliers de participants aux Jeux. Le conseil d’administration accepte cette offre.
AIDS Vancouver collabore avec la Women and AIDS Society, un organisme nouvellement formé, pour assembler des milliers de trousses « sida » qui seront remises à tous les participants aux Jeux. Les trousses comprennent de l’information sur des organismes locaux et leurs services (p. ex. la Persons With AIDS Society), des pamphlets sur la prévention, une seringue et même du lubrifiant et des condoms pour encourager les relations sexuelles protégées.
Avant les Jeux, les opposants à la communauté LGBTQ2+ attisent la peur du public envers le VIH/sida. Le groupe conservateur Concerned Citizens of B.C. organise une manifestation pour demander à la Ville de Vancouver d’interdire la tenue des Jeux. Le groupe accuse le Dr John Blatherwick, médecin-hygiéniste en chef pour la ville de Vancouver, de minimiser les risques que pose la tenue des Jeux. Le Dr Blatherwick décline l’invitation à assister à la manifestation et rejette son bien-fondé.
« Le problème avec plusieurs initiatives de lutte contre le sida, c’est que nous avons mêlé les enjeux, soit le sida et l’homosexualité. Le fait est que nous devrions lutter contre le sida … l’homosexualité c’est une autre question, et d’après moi, c’était ça la question à l’ordre du jour hier soir… » [1]
Le Dr Blatherwick et les militants locaux de la lutte contre le sida ne sont pas toujours d’accord. Toutefois, à une époque très conservatrice, le Dr Blatherwick sait comment utiliser les médias à son avantage, ne se laisse pas intimider par l’opinion publique adverse et demeure fidèle à une approche factuelle à la lutte contre le VIH/sida.
Le militant de la lutte contre le sida new-yorkais Brent Nicholson Earle participe également aux troisièmes Jeux gais. En 1985, il a amassé 300 000 $ au profit d’un groupe de lutte contre le sida grâce à la American Run for the End of AIDS [traduction libre: « la Course américaine pour en finir avec le sida »], une course de 10 000 miles autour des États-Unis. Earle entreprend une course de 1 000 miles, la San Francisco-Vancouver Rainbow Run for the End of AIDS [traduction libre : « la Course arc-en-ciel San Francisco-Vancouver pour en finir avec le sida »], en l’honneur de ses collègues de la lutte contre le sida, Tom Waddell (décédé en 1987) et Keith Haring (décédé en 1990).
La mère d’Earle, Marion Nicholson, qui est canadienne, l’accompagne en conduisant une voiture de sécurité. À chaque arrêt, elle s’exprime avec passion contre la discrimination dont sont victimes les personnes atteintes du sida. Elle encourage également les parents d’enfants LGBTQ2+ à soutenir leurs enfants fièrement et ouvertement.
À l’arrivée d’Earle au monument érigé à la mémoire de Terry Fox au stade B.C. Place, FFP documente ses impressions à propos de l’impact qu’a eu le sida sur la communauté LGBTQ2+
[1] « Games AIDS risk played down », The Province (Vancouver, Colombie-Britannique, Canada), Greg McIntyre, dimanche 21 janvier 1990, page 4.