Sprint de dernière minute
En 1989, l’équipe organisatrice des Jeux « sort du placard », tel que l’explique un employé, et déménage dans de nouveaux locaux. L’équipe quitte ses bureaux exigus installés dans les locaux du Vancouver Gay and Lesbian Community Centre (VGLCC) et s’installe dans un plus grand espace dans les locaux du Enterprise Hall au complexe Plaza of Nations.
Leur première employée à temps plein était Mary Brookes. Elle a été embauchée comme gestionnaire de bureau. Brookes avait auparavant travaillé au VGLCC où elle avait rationalisé ses opérations. Elle a également été reconnue pour avoir facilité une plus grande coopération entre les gais et les lesbiennes.
Une subvention fédérale permet à la MVAAA d’embaucher cinq autres employés à temps plein. Les bureaux de l’organisme sont ouverts quinze heures par jour, sept jours par semaine.
Heather Williams occupe le poste de directrice des services bénévoles. Son travail consiste à s’assurer que tous les postes bénévoles sont pourvus et que les horaires sont respectés. Elle gère entre autres les postes occupés par des bénévoles sur des comités clés, comme les comités des sports, de la culture et des opérations.
Le nombre de bénévoles requis pour les Jeux excède de loin celui de tout autre événement organisé par la communauté LGBTQ2+. L’ampleur de la tâche est immense. À titre d’exemple, des bénévoles travaillent pendant 20 heures à remplir des trousses d’information personnalisées pour les participants, ce qui représente un million de feuilles de papier réparties dans 28 000 enveloppes.
Motivation des bénévoles
Une réunion est organisée le 21 juillet 1990 au Commodore Ballroom dans le but de recruter davantage de volontaires et de motiver les troupes. Des discours inspirants sont donnés par Max Reimer, le producteur des cérémonies, par Bill Monroe et par des employés et membres du conseil d’administration de Celebration ’90. Des tirages au sort, du divertissement et une danse de fin de soirée sont aussi au programme.
L’événement remporte un franc succès. On compte maintenant plus de 2 000 bénévoles dévoués, dont l’enthousiasme est palpable. L’excitation en prévision des Jeux, et de ce qu’ils peuvent entraîner, ne cesse d’augmenter.
Bryan Fair, qui travaille aux opérations, observe les célébrations de la foule du haut du balcon au Commodore Ballroom avec Brookes. Ils songent que la communauté LGBTQ2+ pourrait bénéficier de cette énergie positive, advenant qu’elle soit maintenue après les Jeux [1].
Les propos d’une femme, qui a choisi de passer ses vacances à travailler bénévolement dans les bureaux de Celebration ’90, décrivent bien le sentiment qui anime les personnes impliquées :
« Pas possible de retourner seule dans mon coin après tout ça. Quand tout sera fini, je vais rester. Je veux faire partie de ce qui se passe. » [2]
Deux semaines plus tard, le premier août, c’est l’effervescence dans les bureaux de Celebration ’90 à la veille de l’ouverture de la période d’inscription. Brookes prend quelques minutes pour faire le point sur les derniers défis à relever.
Ce jour-là, Brookes et Williams partagent leurs réflexions, sans filtre, sur le travail qu’elles ont entrepris.
[1] Entrevue avec Brian Fair réalisée en 2019 par la CDMLA. Après leur implication au sein des Jeux gais, Brookes et Fair ont cofondé le festival Stonewall in the Park, un rassemblement communautaire annuel pour commémorer les émeutes de Stonewall. Le festival, qui a été organisé pendant huit ans, avait lieu dans le parc Grandview, dans l’est de Vancouver.
[2] « Working for the Games », Game Plan [encart], Angles (Vancouver, Colombie-Britannique, Canada) Diane Claveau, Lavender Press, août 1990, page 7.