À la découverte des Cercles…
Alice se promène dans une grande salle bien remplie. Devant ses yeux, tuques, tapis, pantoufles, linges à vaisselle et cartes de Noël de toutes les couleurs défilent. Les yeux des femmes derrière les différents kiosques brillent lorsqu’elles parlent de leurs créations. Alors qu’Alice tend la main pour attraper des mitaines, sa tante lui tapote l’épaule. « Viens, on va aller se chercher une petite collation. » En grignotant ses biscuits, elle écoute sa tante qui plaisante avec d’autres femmes. Elle voudrait tant savoir tricoter et avoir d’aussi bonnes amies !
Comme c’est le cas pour plusieurs, le premier contact d’Alice avec le Cercle de Fermières, une association féminine qui veille notamment à la préservation et la transmission du patrimoine artisanal, est l’exposition locale. Chaque année, toutes les Fermières qui le souhaitent se rassemblent pour vendre leurs créations, entre autres pour financer les activités de l’organisation et pour pouvoir soutenir différentes causes qui leur tiennent à cœur.
À Saint-Eustache, les expositions ont lieu depuis l’ouverture du cercle, en 1920. Au départ, ces expositions prennent la forme d’un concours pendant lequel les Fermières présentent leurs créations textiles, agricoles et culinaires. Ces concours sont pris au sérieux, mais cela n’empêche pas certaines personnes de tricher ! Claire Prud’homme, Fermière dans les années 1940 et 1950, raconte :
J’avais gagné le premier prix pour le sirop d’érable, mais c’était le sirop de mon beau-frère d’Oka [rires]. […] J’avais une de mes tantes qui exposait, une dame Taillefer, puis il y avait mon oncle Aimé. Il dit : « La petite, t’es pas correcte toi ! » [rires]
Ce qu’on ne ferait pas pour gagner ! Dès 1960, les arts textiles prennent plus de place dans les expositions.
Les Fermières mettent en valeur leurs réalisations à la toute dernière mode tout autant que des techniques ancestrales comme le fléché. Petit à petit, les concours se transforment en populaires ventes d’artisanat.