Femmes dépareillées : au métier
Le tissage demande aussi une grande ténacité. Sans compter la vingtaine d’heures nécessaires pour monter un métier, il faut près de trois heures pour faire un seul linge à vaisselle. Imaginez si on veut en faire à ses huit petits-enfants pour Noël ! Populaire aujourd’hui, le tissage fait très tôt partie des activités pratiquées au sein de l’association. Dans les débuts des cercles de Fermières, le ministère de l’Agriculture subventionne l’achat de métiers afin d’encourager les femmes à apprendre cette pratique. Le Cercle Saint-Eustache achète un métier en 1932. Celui-ci sera transporté de maison en maison pendant plusieurs années.
C’est possiblement grâce à ce métier ambulant qu’Élisabeth Bélisle a pu réaliser une magnifique catalogne représentant une scène de chasse. Devenue Fermière à l’âge de 17 ans, en 1924, elle est demeurée membre du cercle jusqu’à son décès, à l’âge de 102 ans. Elle était reconnue à Saint-Eustache et dans les environs pour son talent exceptionnel en arts textiles. Elle a gagné de nombreux premiers prix aux expositions intercercles et a souvent été sollicitée pour être juge aux expositions des cercles voisins.
Sans l’ombre d’un doute, c’était une femme dépareillée ! Le tapis est une pièce très précieuse de la collection du cercle.
Aujourd’hui, il y a cinq métiers dans le local de l’organisation et c’est Johanne Désormeaux qui s’en occupe. Elle se souvient de son initiation au tissage et de ses débuts aux Fermières.
L’apprentissage du tissage raconté par Johanne Désormeaux. Écoutez l’extrait audio avec la transcription (FR).
Après plusieurs années de pratique, elle connaît par cœur ses métiers et leurs pièces et bien sûr, ses pièces sont toujours de grandeur égale ! Elle sait accompagner les autres dans la réalisation de leurs projets, quels qu’ils soient.
L’amour du métier (sous-titrage disponible en FR et EN). Regardez la vidéo avec la transcription (FR)