« L’incendie du quartier chinois en 1934 »
Date: 30 août 1934
Manchette: « Le quartier chinois n’est plus qu’un amas de cendres après qu’un incendie y a détruit huit édifices au petit matin »
Crédit: « The Chilliwack Progress »
« Le quartier chinois n’est plus qu’un amas de cendres après qu’un incendie y a détruit huit édifices au petit matin »
Le quartier a été décimé par un incendie qui s’est déclaré à trois heures, lundi matin, et a fait rage dans le petit quartier oriental sans que personne ou presque ne s’en aperçoive, réduisant huit des neuf principaux édifices du quartier chinois de Chilliwack en un amas de ruines fumantes quelques heures à peine après l’embrasement. Parmi tous les bâtiments en bois du sud de la rue Yale, seul le Temple maçonnique chinois est encore debout. Aucune perte humaine n’est à déplorer.
Le feu s’est déclaré dans une grange, du côté ouest de la rue, et s’est propagé si rapidement que des étincelles ont mis le feu aux édifices qui s’élevaient de l’autre côté de la route principale avant de les détruire à leur tour. Les lignes téléphoniques de la compagnie
« Chilliwack Telephones Ltd. » ont été détruites par les flammes et, lundi matin, la ville s’est retrouvée sans service téléphonique longue distance ni connexion avec les lignes rurales de l’ouest.
On estime les pertes immobilières à environ 15 000 $. Cinq édifices, dont quatre avec des boutiques en rez-de-chaussée, ont été détruits du côté ouest de la rue, et trois autres ont subi le même sort du côté est. Deux des édifices qui se trouvaient de ce côté de la rue abritaient des boutiques. Un cheval a péri dans la grange où le feu s’est déclaré et une voiture d’occasion a été détruite. Aucune estimation précise n’a été effectuée quant aux pertes d’inventaire, d’effets personnels, de meubles et d’autres articles. Il est certain, cependant, que cela représentera une perte additionnelle considérable.
Une couverture d’assurance restreinte
La plupart des édifices n’étaient pas assurés. Hip Wo Jung avait souscrit une assurance pour son magasin du côté ouest de la route principale et W. S. Sing avait assuré un nouveau bâtiment qui se trouvait en face. Les autres n’étaient pas assurés.
Les résidents chinois eux-mêmes affirment que des gens de passage qui dormaient dans la grange à l‘arrière de la maison de Wo Bing ont peut-être fumé ou déclenché l’incendie d’une autre manière. Néanmoins, la cause de l’incendie ne peut être définie catégoriquement. Les flammes se sont propagées rapidement et les efforts des habitants pour sauver leurs logements se sont avérés inutiles. Il n’y a pas de bouche d’incendie à cet endroit et les autres raccordements hydrauliques se sont vite retrouvés au milieu des flammes.
Le temple a été sauvé
Le Temple maçonnique chinois a été sauvé grâce aux efforts de J. A. Mahood, garde forestier, qui a installé un système de pompes et a posé deux tuyaux dans le marécage qui se trouve près de l’édifice pour éviter que les flammes ne se propagent au temple. C’était là le seul équipement de lutte contre l’incendie disponible.
La plupart des résidents ont perdu tout ce qu’ils possédaient et se trouvaient dans une bien triste situation lundi matin. Leurs couvertures, vêtements, souliers et nourriture venaient de partir en fumée, et les femmes et les enfants chinois s’agglutinaient en petits groupes pendant que les hommes remuaient les décombres encore chauds dans l’espoir d’y retrouver quelques objets personnels. Certains n’auraient rien eu à manger pour le déjeuner sans l’aide de leurs voisins blancs qui leur ont apporté du gruau et d’autres provisions.
De nombreuses personnes sont sans abri
Environ 250 hommes, femmes et enfants se sont retrouvés sans abri lundi suite à l’incendie. Nombre d’entre eux étaient des Chinois de Vancouver qui étaient venus dans la vallée pour la récolte du houblon et logeaient dans ces baraquements chinois. Les Chinois de Chilliwack ont subi des pertes considérables en termes de meubles, de vêtements, de draps et d’autres articles de ce type.
Une fois l’incendie éteint, le spectacle offert par les poêles des divers édifices, qui apparaissaient au milieu des décombres, et les robinets d’eau émaillant tristement les débris calcinés était saisissant.
Le seul édifice de valeur ayant subsisté est le Temple maçonnique. Quelques baraques, parcs à cochons et abris alentours ont été épargnés et semblent désormais incongrus au milieu des ruines du quartier.