« Quelle race va dominer le secteur agricole? »
Date: 8 décembre 1927
Manchette: « Quelle race va dominer le secteur agricole? »
Crédit: « The Chilliwack Progress »
« Quelle race va dominer le secteur agricole?: Conférence donnée par M. le député H. G. MaQuarrie, A. D. Paterson et d’autres intervenants, ici, mercredi soir »
La question de savoir quelle race va dominer le secteur agricole de la vallée de Chilliwack à l’avenir continue de susciter beaucoup d’intérêt et nombreuses sont les personnes impliquées dans ce secteur qui ne ménagent pas leur temps et leurs efforts pour présenter les faits à ceux qui s’intéressent à l’agriculture.
C’est dans cet esprit qu’une réunion est prévue mercredi soir, le 14 décembre, à la mairie, lors de laquelle interviendront le député fédéral W. G. McQuarrie et A. D. Paterson, membre de l’assemblée législative, parmi d’autres. La réunion est publique et les dames, qui devraient s’intéresser au problème autant que les hommes, y sont les bienvenues.
L’autre jour, lors d’une discussion portant sur ce sujet important, un agriculteur local bien connu a exposé le problème de la manière suivante :
« La question des Orientaux doit être abordée immédiatement sinon il sera trop tard. Jusque-là, Chilliwack n’a pas subi les effets pervers de cette invasion. La loi sur le salaire minimum a attiré nombre de travailleurs orientaux de l’industrie forestière vers le secteur agricole, et beaucoup se sont installés à Ladner. Cette année, quatre-vingt-cinq pour cent des pommes de terre nouvelles de la région ont été cultivées par des Chinois. Là-bas, quatre-vingt-quinze pour cent des agriculteurs ont signé un contrat stipulant qu’ils s’abstiendraient de vendre ou de louer leurs terres aux Chinois pendant encore cinq ans. Les gens ainsi repoussés vont aller plus loin dans la vallée et les terres fertiles de Chilliwack vont tout naturellement les attirer. La question se pose donc : « Sommes-nous prêts à les accueillir ? ».
M. Challenger de Ladner a déclaré que la part des impôts qu’il a payée cette année au titre des écoles avait augmenté de 86 $ par rapport à l’an dernier. Cette augmentation est due à l’afflux des enfants orientaux puisqu’il n’y a pas eu d’enfants blancs supplémentaires.
Monsieur le député H. J. Barber a expliqué qu’il avait déposé une écolière à l’école, de l’autre côté de la rivière, au sud de Mission, et qu’en route, elle lui avait dit que, dans son école, les enfants orientaux étaient 54 de plus que les enfants blancs. Est-ce que vous aimeriez que votre petite fille se mélange à des enfants orientaux dans une telle proportion? Leurs valeurs morales sont diamétralement opposées aux nôtres et le fait que vos enfants doivent passer six heures par jour à leur contact mettrait en péril la plupart des idéaux que vous vous êtes efforcés d’instiller dans leur esprit.
Nos agriculteurs sont plus compétents que les Orientaux mais, s’il faut faire face à la concurrence, ils sont prêts à travailler de l’aube au crépuscule en ne s’arrêtant que le dimanche. Mais les longues heures de travail ne suffisent pas. La conception orientale du marketing consiste tout simplement à réduire les prix. Lorsque les Orientaux sont une petite minorité, cela a peu d’effet mais leur nombre augmente rapidement. Même si la province cesse d’accueillir des Orientaux, ceux qui sont ici vont se multiplier assez rapidement et engendrer un nombre infini de problèmes. Si la réduction des prix s’intensifie au point de priver nos agriculteurs de leurs moyens d’existence, les Orientaux continueront à vivre comme des rois en comparaison à ce qu’ils ont connu jusque-là.
À l’heure actuelle, les Orientaux dominent la culture et la commercialisation des pommes de terre. Ils prennent peu à peu le contrôle du secteur des petits fruits. Ils ne vont pas s’arrêter là. La plus grande partie du lait qui est vendu à Seattle est produit par des Orientaux. L’un d’eux en livre 100 bidons par jour.
Plus tôt on réglera la question de savoir « Quelle race va dominer le secteur agricole », mieux ce sera. Le bas de la vallée a d’ores et déjà pris le taureau par les cornes et nous devons tous nous joindre à ce mouvement avant que nous autres, habitants de Chilliwack, ne devenions plus pauvres que ces gens-là ne l’étaient autrefois ».