Souvenir de Jacqueline: La Maison
Produit par: La Société d’Histoire de Sillery
Interviewé par Ariel Blouin
Informateurs: Jacqueline Gendron Treggett
Date: février 2019
Emplacement: Sillery, Québec, Qc
Description du visuel:
Jacqueline Treggett est assise dans son salon. Diverses images sont montrées pendant qu’elle parle: la loge à l’automne, la façade de la loge, l’arrière de la maison et la vieille photo de la maison du jardinier.
[La musique débute]
Introduction:
L’envers de la médaille
Jacqueline commence:
Ce que j’aimais moins de vivre dans cette grande maison, c’était le côté un peu public. Il y avait beaucoup de positif mais on était continuellement dérangés soit par la porte, soit par le téléphone, soit par les gens qui entraient et qui circulaient autour. Le côté de la rue du chemin Saint-Louis aussi étai un peu agaçant parce que le traffic était assez dense, assez bruyant ce qui fait qu’en été, dans ma cuisine, je ne pouvais pas me permettre d’ouvrir les fenêtres.
Il y avait aussi le côté sombre de la maison, sombre malgré qu’il y avait quand même assez de fenêtres, mais il y avait tellement d’arbres centenaires qu’on voyait peu le soleil et que j’avais beaucoup de difficulté à faire vivre mes plantes.
En passant je me suis beaucoup adonnée à l’horticulture et j’étais devenue amie avec monsieur Archer, le fleuriste. Il avait des serres et j’allais le visiter ainsi que Larry Hodgson, le chroniqueur horticole du journal Le Soleil qui faisait son jardin d’expériences sur mon terrain. J’ai beaucoup appris des conseils reçus de ces gens-là.
À un moment donné j’ai réalisé que la maison était devenue trop publique à mon goût.
J’ai proposé à Brian d’acheter la petite maison du jardinier de l’époque en vue de notre éventuelle retraite. Ce que nous avons fait parce qu’on trouvait que l’idée était très bonne. Heureusement qu’on a fait ça parce que maintenant nous y habitons. Et c’est fantastique, c’est un lieu vraiment extraordinaire: la vue sur le fleuve est imprenable. C’est vraiment très agréable et c’est assez tranquille.
Il y a quelques anecdotes que je peux ajouter par rapport au temps où je m’occupais des enterrements en remplacement de Brian au cimetière. Une fois les portes du corbillard étaient barrées et j’ai dû aller dans le pavillon avec l’équipe du salon funéraire chercher des cintres pour débarrer les portes.
Une autre fois, un membre d’une famille qui venait de l’extérieur m’a demandé de prendre des photos pour d’autres personnes qui n’avaient pu venir assister aux funérailles. J’ai accepté avec plaisir mais… par instinct…sans même y penser et parce que je leur trouvais un air triste, ça m’a échappé et je leur ai dit: «Smile!». Alors je me suis sentie vraiment mal à l’aise d’avoir pu leur dire ça, mais ça a passé quand même…
En somme, le temps que j’ai vécu dans cette maison-là a été extraordinaire. Mais c’était extraordinaire d’en partir aussi pour vivre dans celle où on est maintenant.
[Fin de la musique]
Crédits:
Sujet – Jacqueline Gendron Treggett
Interviewer – Ariel Blouin
Producteur – La Société d’Histoire de Sillery