Un événement douloureux : la fermeture de l’église Très-Saint-Rédempteur
Le dimanche 2 mai 2010 restera longtemps dans la mémoire des nombreux paroissiens, car ils assistent à la dernière messe célébrée dans l’église Très-Saint-Rédempteur. Quelques mois auparavant, le diocèse de Valleyfield a annoncé son intention de supprimer la paroisse, de fermer l’église et de la mettre en vente.
Les jours suivants, les paroissiens, en colère et impuissants, regardent les déménageurs retirer de l’église la totalité des objets mobiliers. Ces objets familiers ont pour la plupart été offerts à l’église par les familles pionnières de la paroisse.
L’église réduite à un usage profane n’est plus qu’une coquille vide ayant perdu sa vocation originale. Que faire de ce bâtiment à présent? Sa vie religieuse est désormais terminée mais la mémoire et l’attachement collectifs demeurent encore vivants tout comme la valeur historique et patrimoniale du bâtiment. Située au cœur de la municipalité, l’église est depuis toujours un marqueur identitaire dans le paysage, un lieu de rassemblement et d’activités culturelles, sociales et communautaires.
En août 2011, après des mois de négociations entre la petite municipalité rurale et le diocèse, le conseil municipal décide d’acheter l’église et de la convertir en centre socioculturel au bénéfice de sa population.
Cet événement a considérablement bouleversé la population locale et régionale qui a pris conscience de l’arrivée d’un nouveau phénomène : la fermeture prochaine de nombreuses églises.
La fermeture de l’église et la décision de l’acheter a divisé la population pendant des mois. C’était un projet qui était loin de faire l’unanimité. Au bout du compte, l’église est sauvée et il faut faire vivre le lieu maintenant.
Peggy Roquigny, résidente de Très-Saint-Rédempteur, 2017