Les églises protestantes : sobres et élégantes
Si les églises catholiques attirent l’attention par la quantité et la richesse de leur ornementation, les églises protestantes attirent le regard par leur élégance et leur sobriété.
Ce sont des problèmes dans la délimitation de la frontière entre le Haut et le Bas-Canada en 1791 qui expliquent l’établissement de communautés protestantes dans le territoire de Vaudreuil-Soulanges. Croyant s’être établis dans le canton de Lancaster dans le Haut-Canada, des colons anglophones apprennent avec stupéfaction qu’ils habitent dans la seigneurie de Nouvelle-Longueuil dans le Bas-Canada. Cette situation cause plusieurs désagréments, de part et d’autre et on en vient même aux coups.
En 1830, le gouvernement du Haut-Canada fait des pressions à Londres afin d’annexer le territoire de Vaudreuil-Soulanges. Mais la forte population francophone de la région et le clivage important entre les communautés empêchent ce transfert. Il faut attendre 1860 pour que la frontière interprovinciale soit établie de manière définitive. À partir du milieu du 19e siècle, le territoire compte une population croissante composée d’écossais et d’irlandais et d’anglais.
Ces derniers s’installent en bordure de la frontière ontarienne (ancienne seigneurie de Nouvelle-Longueuil et canton de Newton) et sur les rives du lac des Deux-Montagnes, à Vaudreuil et à Hudson.
La plus ancienne église protestante construite dans la région est l’église anglicane St. James Hall à Hudson en 1842. On trouve par la suite l’église Côte St-George Presbyterian à Saint-Télesphore en 1866 et l’église anglicane St. Mary’s à Hudson en 1867.
Ces églises historiques protestantes se distinguent par leur intérieur sans statues ni aucun autre accessoire religieux. Elles sont essentiellement décorées de boiseries vernies et de vitraux colorés. Elles comportent généralement un orgue de grandes dimensions qui occupe une grande partie de l’édifice.
Construites selon les modèles préconisés à l’époque dans l’Empire britannique, elles présentent des caractéristiques architecturales particulières qui contribuent à la diversité du paysage culturel du territoire.