Au-delà du culte : une présence qui demeure
En janvier 1998, le sud-ouest de la province du Québec subit la pire catastrophe climatique de son histoire. Une tempête de verglas prive d’électricité cette partie du territoire pendant plusieurs semaines obligeant des milliers de familles à quitter leurs résidences pour chercher refuge ailleurs. Plus rien ne fonctionne, tout est fermé, les routes sont impraticables et il y a pénurie d’aliments.
Le gouvernement du Québec déclare les mesures d’urgence et sollicite l’aide de l’Armée canadienne pour porter secours à la population civile. Cette période désormais connue sous le nom de « crise du verglas » voit un immense mouvement de solidarité se mettre en place. Dans cet élan, les églises deviennent rapidement des lieux de convergence. Plusieurs d’entre elles se transforment en centres de ravitaillement et en refuges pour accueillir tout un chacun afin d’offrir soutien et réconfort.
Si la pratique religieuse n’est plus celle de nos ancêtres et que la vie sociale ne tourne plus autour de l’institution de l’église, l’attachement d’une communauté pour son église demeure encore vivant. Encore aujourd’hui, de nombreux rassemblements populaires se font devant l’église.
Dans certaines paroisses, quelques traditions ont été conservées dans le cadre des certaines célébrations ou pour souligner certains événements. Elles ne relèvent plus exclusivement de la pratique religieuse puisqu’on parle maintenant de festivités, mais on constate que la tradition conserve tout son sens quant au rôle rassembleur de l’église au sein de la collectivité.
C’est pourquoi, lorsqu’une église disparaît, quelles que soient les circonstances, c’est toute une communauté qui est bouleversée et le paysage culturel qui est défiguré.