Le minerai de fer et la colonie estivale d’Américains
Devant l’impossibilité de réparer le pont du lac Rice, la Cobourg and Peterborough Railway, après des années fructueuses, cessa ses activités.
La plupart des matériaux livrés aux États-Unis étaient expédiés à partir du port de Cobourg. C’est grâce à ce lien commercial avec le pays voisin que la portion Cobourg-Harwood du chemin de fer fut sauvée. En effet, des industriels de Pittsburgh avaient besoin de minerai de fer pour leurs fonderies, et ils en trouvèrent un bon gisement dans une mine près de Marmora, à environ 80 km de route au nord-est d’où est situé Cobourg aujourd’hui.
Une nouvelle ligne de chemin de fer fut construite à partir de la mine Blairton jusqu’à la rivière Trent. Des barges furent utilisées pour transporter le minerai sur le lac Rice et se rendre à Harwood. En utilisant l’ancienne voie de Harwood, le minerai arrivait finalement au port de Cobourg. Il était ensuite acheminé par goélette à Rochester et par train à Pittsburgh. Le premier envoi eut lieu en 1867, l’année de la Confédération du Canada. Ces activités connurent un certain succès, mais ne durèrent pas longtemps puisque d’autres gisements moins coûteux leur firent une dure concurrence.
Par contre, ce qui dura fut l’enchantement des visiteurs américains pour le climat et la culture de Cobourg. En fait, l’accès par le port fut déterminant. Les industriels commencent à y amener leurs familles, ils construiront des hôtels et, au fil du temps, d’imposantes résidences d’été.
La « colonie » américaine prospéra. Il y eut des mariages parmi la haute société, des bals et expositions équestres. Des généraux de la guerre civile, des industriels, artistes de la scène et du cinéma… tous y participaient. Mais la Première Guerre mondiale apporta de grands changements qui, peu à peu, firent disparaître la colonie américaine. Quelques-unes de ces grandes demeures témoignent encore aujourd’hui de ces temps florissants.